Enfants d’Algérie

Enfants d’Algérie

Concrétiser les droits de l’enfant en Algérie

Si  la loi garantit  les droits fondamentaux aux enfants algériens, la réalité est bien différente : la pauvreté, l’accès aux soins, les maltraitances ou encore les enfants réfugiés sont autant de domaines où des progrès restent à réaliser en Algérie.

Carte du Respect des Droits de l'Enfant dans le monde  algerie

orangeIndice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 7.91/ 10
Niveau orange : Problèmes sensibles

Population : 40 millions           Espérance de vie : 71 ans
Pop. de 0 à 14 ans : 24,2 %         Mortalité des moins de 5 ans : 22 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Algérie :

Pauvreté

23 % de la population algérienne vit en dessous du seuil de pauvreté (soit avec moins de 2 dollars par jour). La pauvreté touche deux fois plus les zones rurales que les zones urbaines.

Travail des enfants

Le travail est une réalité quotidienne pour environ 5 % des enfants de 5 à 14 ans en Algérie. Depuis quelques années, on observe malheureusement une augmentation du nombre d’enfants qui doivent quitter l’école afin d’aider leurs parents à subvenir aux leurs besoins élémentaires de la famille en travaillant, parfois dans des conditions très pénibles.

Mariage d’enfants

Bien que l’âge légal pour se marier soit fixé à 19 ans (sauf exception) par le Code algérien de la famille, certaines ethnies pratiquent toujours le mariage de jeunes enfants.

Santé

Le taux de mortalité infantile en Algérie est de 32 ‰, ce qui est relativement élevé. Par ailleurs, environ 10 % des enfants algériens ne sont pas vaccinés contre les maladies les plus graves. De manière générale, l’accès aux soins reste problématique, en particulier dans les régions rurales.

Violences envers les enfants

En 2010, la police algérienne a enregistré plus de 4 600 plaintes d’enfants victimes de violences physiques, sexuelles ou de maltraitances. On doit admettre que beaucoup de cas ne sont jamais signalés, car les enfants ont peur des représailles et n’ont pas toujours accès à des infrastructures permettant de dénoncer les violences : ce chiffre est donc plus élevé en réalité.

Les auteurs de violence envers les enfants sont majoritairement les parents ou les membres de la famille proche, puis les enseignants.
La maltraitance reste un sujet tabou en Algérie, où il est parfois considéré que la violence fait partie de l’éducation des enfants.

Afin de garantir la protection des Droits de l’Enfant, le gouvernement algérien doit se fixer pour objectif de renforcer le système d’information et d’accompagnement, ainsi que les mécanismes juridiques d’intervention et de prévention en cas de violences.

Enfants réfugiés

L’Algérie accueille une large population de réfugiés à l’ouest du pays (Tindouf), depuis plus de 30 ans : environ 196 000 réfugiés Sahraouis vivent dans des camps à l’Est du pays, dans des conditions particulièrement austères et difficiles. Les enfants y vivent presque sans électricité, sans latrines et avec des ressources limitées en eau et en nourriture. Leur habitat est constitué de tentes ou de maisons en boue.

Les réfugiés dépendent de l’aide humanitaire. Des écoles ont été construites par des ONG, mais environ la moitié des enfants abandonnent leur formation au niveau primaire. De plus, ils n’ont pas accès à tous les soins nécessaires à leur santé (vaccins, etc.).

Distinction entre enfants légitimes et naturels

Les enfants naturels sont ceux dont les parents ne sont pas mariés : en Algérie, ils sont souvent discriminés. Certaines lois de protection des droits de l’enfant ne s’appliquent qu’aux enfants légitimes.

Une mère célibataire est souvent considérée comme une honte pour sa famille. Beaucoup d’enfants illégitimes sont donc abandonnés à la naissance (environ 5 000 enfants naissent sous X chaque année en Algérie). Certaines mères les gardent, mais confient leur éducation à une famille d’accueil, ne leur rendant visite qu’en secret. Il est très rare qu’un homme reconnaisse une paternité hors mariage; ainsi, ces enfants n’ont aucune identité paternelle et sont dénigrés par la société.

Une loi récente permet d’obliger le père génétique à reconnaître l’enfant après analyse ADN. Seulement, les mentalités restent difficiles à changer. Les mères algériennes  qui sollicitent l’application de cette loi, se heurtent encore à divers obstacles.