Enfants du Gabon

Concrétiser les droits de l’enfant au Gabon

Au Gabon, les enfants sont confrontés à de nombreux obstacles qui entravent leurs droits et les empêchent de vivre pleinement leur vie. Malgré le développement de certains secteurs, le travail des enfants, le trafic d’enfants, les grossesses adolescentes et un manque d’accès à des services de bases restent omniprésents.

Indice des Droits de l’Enfant:  7,71 / 10
Niveau orange : Problèmes sensibles

Population : 2,2 millions
Pop. de 0 à 14 ans : 37 %

Espérance de vie : 66,47 ans
Mortalité des moins de 5 ans : 42.5 ‰

Un coup d’œil sur le Gabon

Situé sur la côte atlantique de l’Afrique centrale, le Gabon est bordé par le Cameroun et la Guinée équatoriale au nordet par la République du Congo à l’est et au sud. Géographiquement, il est principalement composé de plateaux, de collines, et au nord, de hauts bassins composés de petites rivières côtières. Son réseau hydrologique extrêmement dense alimente deux fleuves, l’Ogooué et le Nyanga. Le pays possède un climat typique des régions tropicales : à la fois humide et chaud (Portail des connaissances sur le changement climatique de la Banque Mondiale, n.d.)

Bien que 85 %du pays soit recouvert de forêts, le Gabon a l’un des taux d’urbanisation les plus élevés d’Afrique avec plus de quatre citoyens sur cinq vivant dans des villes. Libreville, la capitale, et Port-Gentil, souvent désignée comme la capitale économique du pays, abritent à elles deux 59% de la population du pays (Banque mondiale, 2005).

L’histoire, essentielle à la compréhension d’un pays et le fondement sur lequel repose le présent, est d’une importance absolue et irrévocable. L’histoire du Gabon est marquée par les effets et les conséquences de la colonisation. Les premiers colonisateurs connus sont les navigateurs portugais qui arrivent au Gabon en 1472 et y restent jusqu’à la prise du contrôle du pays par les Français. (Gardinier, 2021)

Le Gabon devient l’une des quatre colonies de la fédération de l’Afrique équatoriale française en 1910.  Bien que l’occupation française suscite peu de résistance, les taxes sur le travail pour financer les projets publics, l’interférence avec le commerce et une politique française de développement de l’économie par le biais de sociétés concessionnaires monopolistiques entre 1898 et 1914, engendrent une opposition considérable car ces changements ont de graves conséquences sur la production agricole, le commerce et la colonisation.

Dans l’entre-deux-guerres, une élite anticolonialiste mais pro-française apparait dans le pays. Ses membres deviennent des politiciens qui vont exercer diverses fonctions lors que le Gabon obtient sa propre représentation au Parlement français sous la Quatrième République. Durant cette période, la France investit considérablement dans les secteurs de l’économie, de la santé et de l’éducation. En 1958, le pays devient une république autonome au sein de la Communauté française, créée sous la Cinquième République. Le 17 août 1960, après avoir conclu des accords de coopération avec la France, le Gabon acquiert son indépendance (Gardinier, 2021).

Le premier président de la République, Léon M’ba, instaure un régime à parti unique, qui se heurte à une rébellion des jeunes officiers militaires. Cependant, le soutien du président Charles de Gaulle (la France a de forts intérêts économiques dans la région), lui permet de revenir au pouvoir. Après la mort de M’ba, Albert-Bernard Bongo prend le pouvoir et fonde le Parti démocratique gabonais, socle du monopartisme, sous lequel il est élu à la présidence en 1973.

En 1990, les manifestations anti-gouvernementales liées aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement entrainent des amendements constitutionnels et le rétablissement du système multipartite. Malgré cela, Bongo est réélu en 1993 et encore 1998, lors d’élections notoires pour des allégations de fraude (Gardinier, 2021).

Un système ancré dans la corruption est la cause de nombreux problèmes financiers pour le Gabon. Les fonctionnaires et les chefs d’entreprises représentaient 2% de la population, mais contrôlaient 80% de tous les revenus personnels. Des revendications pour des salaires élevés, des détournements de fonds, des transferts d’importantes sommes d’argent plongent le pays dans un gouffre financier. Ainsi, à la fin des années 1990, le Fonds monétaire international (FMI) fait pression sur le pays pour qu’il privatise les entreprises publiques et cesse de détourner les fonds de l’Etat.

Un amendement constitutionnel supprimant la limitation du mandat présidentiel, adopté en 2003, permet à Bongo de participer aux élections de 2005et de les remporter. Après son décès en 2009, la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, prête serment en tant que présidente par intérim. Par la suite, Ali Ben Bongo prend les rênes du pouvoir malgré des élections entachées de violences et qui suscitent l’indignation car beaucoup sont convaincus que sa victoire est le résultat de fraudes et d’irrégularités de vote. Il remporte à nouveau les élections présidentielles de 2016, et depuis, continue d’exercer son autorité sur le pays. (Gardinier, 2021)

Status des droits des enfants[1]

Sur la plateforme internationale, le Gabon a ratifié la Convention relative aux droits des enfants,et, en 2007,  le Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et en 2010, le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.

Le Gabon a également ratifié d’autres traités internationaux ; notamment, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en 2000, et la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2007. Le pays a aussi signé, mais non ratifié, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en 2004.

En termes de traités et de conventions au sein de l’Afrique, le Gabon a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 2007. Il s’agit d’un document essentiel concernant la lutte pour les droits del’enfant et, bien qu’un grand nombre de principes soit identique à ceux de la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant, il est axé spécifiquement sur les réalités du contexte africain. En juin 2021, seuls cinq états membres de l’Union africaine ne l’avaient pas ratifiée :le Maroc, la Tunisie, la Somalie, le Soudan du Sud et la République arabe sahraouie démocratique(ACERWC, 2021).

Répondre aux besoins des enfants

Droit à l’éducation

En ce qui concerne l’éducation, de nombreuses mesures significatives ont été prises ; l’une d’entre elle, datant de 1966, la rend gratuite et obligatoire pour tous les enfants. Par ailleurs, la loi 021 de 2012 vise l’accessibilité et la provision de l’éducation, et la rend obligatoire dès l’âge de trois ans (OHCHR,2016).Bien que l’éducation au Gabon soit, en effet, obligatoire, la plupart des étudiants ont entre 6 et 15 ans, ce qui donne un âge moyen de 10 ans pour ces dix dernières années. (UNESCO, n.d.)

Malgré la mise en place d’un système visant à assurer et à faire respecter les droits des enfants en matière d’éducation, la réalité est bien plus sombre. Même si 90% des enfants sont inscrits à l’école primaire, lorsque ceux-ci atteignent l’école secondaire, on assiste à une escalade des taux de décrochage : seulement 57% des filles et 48% des garçons atteignent ce niveau d’éducation.

Pour des raisons historiques, le français est la langue principale au Gabon, et le pays a l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés d’Afrique sub-saharienne. Ce taux a très fortement augmenté, 83,2% des adultes étaient alphabétisés en 2015 par rapport aux 36,8% non alphabétisés en 1995 (Paez, 2017).

Bien que la loi sur l’éducation générale garantisse le droit à un enseignement gratuit et obligatoire, les élèves doivent être en mesure de subvenir à leurs propres fournitures et frais de scolarité, ce qui peut s’avérer prohibitif. Dans les zones rurales du Gabon, non seulement les écoles et les enseignants manquent, mais l’enseignement primaire n’est souvent pas disponible.

De plus, certains enfants, le plus souvent des filles, sont victimes d’abus sexuels à l’école et pour les enfants vivant dans les zones rurales, l’accès à un certificat de naissance, document nécessaire pour l’inscription à l’école, est rare. Par conséquent, certains enfants ne vont pas à l’école, une situation qui les rend plus à même d’être exploités (Bureau of International Labor Affairs, 2020).

Droit à la santé

Bien que le Gabon soit considéré comme un pays à revenus intermédiaire supérieur, en réalité, la pauvreté reste un problème pressant qui, à son tour, contribue à la dégradation de la santé de sa population (Obounou, 2017). Le gouvernement a investi dans des infrastructures de santé, mais les maladies telles que le paludisme, le VIH/SIDA, ainsi que la mortalité infantile restent les principales causes de mortalité. La situation est d’autant plus grave qu’il y a une constante pénurie de lits d’hôpitaux. Ce nombre n’est que de 6,3pour 1 000 habitants, et il n’y a que six médecins et quatre sage-femmes pour 10 000 habitants (Obounou, 2017)

L’augmentation du financement public dans le domaine de la santé a énormément contribué à réduire les paiements à la charge des patients. En 2007, le lancement des réformes du financement de la santé a révélé que ces paiements constituaient 50 % des dépenses totales de santé.Mais en 2016, ce chiffre est tombé à 23 %, faisant du Gabon le pays ayant le pourcentage le plus bas parmi les pays membres de la CEMAC (OMS). 

Le système national de santé au Gabon, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) a été créé en 2008. Bien qu’elle ait commencé par étendre la couverture de soins aux étudiants, aux pauvres et aux personnes âgées, les travailleurs du secteur public et les travailleurs du secteur privé n’ont pu en bénéficier qu’en 2011 et2013 respectivement (Kuo, 2020).

En ce qui concerne les soins de santé maternelle, la stratégie nationale de santé prévoit une prise en charge à 100%. Malgré cela, les taux de mortalité maternelle ne peuvent être sous-estimés :en 2015, on comptait 261 décès pour 100 000 naissances. (Kuo, 2020)

Le système de santé gabonais s’est énormément développé par rapport aux autres pays de la région, mais les dépenses de santé ne représentent que 3,44% du PIB total du pays. Ainsi, bien qu’il s’agisse d’un pays à revenu intermédiaire supérieur, le Gabon dépense moins en soins de santé que certains autres de ses voisins, comme le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatoriale ou la République démocratique du Congo(Kuo, 2020).

Droit à l’eau potable et à l’assainissement

 Bien que le Gabon dispose d’eau de qualité en abondance, son haut taux d’urbanisation – 87 % de la population vit en zone urbaine – engendre des tensions pour l’accès à l’eau potable. La demande d’un approvisionnement permanent en eau est directement liée à l’augmentation de la population dans les zones urbaines (Doran, 2017). 

À Libreville, par exemple, les pénuries d’eau sont fréquentes à cause du manque d’installations de stockage et de maintenance, et de la faible capacité de production d’eau potable du pays. En outre, des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales inadaptés, et une mauvaise gestion des eaux usées, des déchets et des sources d’eau améliorées sont emblématiques du problème au quel le Gabon est confronté en termes d’assainissement et d’accès à de bonnes installations d’eau.

Lorsqu’il n’y a pas d’approvisionnement en eau potable ni d’installations sanitaires adéquates, le risque de contracter des maladies tropicales négligées (MTN) et d’être victime d’une épidémie augmente. Ainsi, une grande partie de la population encourt le risque de contacter des helminthiases transmis par le sol (STH), la filariose lymphatique ou la schistosomiase. (Doran, 2017).

Cependant, d’importants efforts sont en cours pour distribuer de l’eau potable à tous. Le premier Programme intégré d’alimentation en eau potable et d’assainissement de Libreville, la capitale du Gabon, vise à garantir un accès universel et durable à l’eau potable et à des services d’assainissement d’ici 2025. Le programme est prévu pour être mis en œuvre sur une période de quatre ans (AFDB, 2019) .

Il prévoit une extension du réseau d’eau potable en dehors de la capitale, ce qui permettra d’atteindre 300 000 personnes supplémentaires dans les zones environnantes. Ainsi, les villes d’Akanda, Owendo et Ntoum bénéficier ont grandement de cette amélioration des infrastructures (Shrestha, 2020).

Au Gabon, deux ménages, et même des fois plus, se partageaient souvent les installations sanitaires . Mais cette situation s’est considérablement améliorée, les niveaux passant de 36 % de la population en 2003 à 27 % en 2017, et bientôt, chaque ménage pourra disposer de son propre équipement sanitaire. Ces améliorations peuvent être en grande partie attribuées à la priorité accordée à l’augmentation des infrastructures et aux programmes de sensibilisation du gouvernement et des organisations internationales (Shrestha, 2020). 

Cependant, la défécation à l’air libre pose de nombreux problèmes de santé. Bien que seulement 3 % de la population gabonaise la pratiquait en 2017,  il y a raison de s’inquiéter car seulement 1 % de la population s’y livrait en 2000 (Shrestha, 2020).

Facteurs de risque → Défis propres à chaque pays

Trafic d’enfants

Les enfants gabonais sont toujours exposés aux dures réalités de la traite, car malgré les efforts déployés par le gouvernement, le pays ne satisfait pas entièrement aux normes minimales pour l’élimination de la traite.  Situé sur la côte ouest de l’Afrique, le pays est un point chaud potentiel. Des enfants immigrants, dont des filles qui sont ensuite exploitées pour le travail, viennent de pays comme le Nigeria, le Mali, le Togo ou le Bénin. En outre, ces enfants sont inéluctablement exposés à la criminalité, au harcèlement sexuel et à la violence(UNICEF, n.d.). 

Le Manuel de procédure sur la traite des personnes a développé un cadre pour lutter contre la traite des enfants, en commençant par l’identification et allant jusqu’au rapatriement des enfants qui en sont victimes. Ceci a permis aux fonctionnaires de documenter 30 enfants victimes de traite en 2019 (Département d’État américain, 2021). 

En ce qui concerne les refuges, le principal problème est que la plupart abritent un nombre d’habitants qu’ils ne sont pas équipés pour gérer. Cette surpopulation a conduit les agents chargés de l’application de la loi à réduire considérablement leur suivi des cas de traite d’enfants, car ils estiment qu’il est impossible de placer les victimes dans des établissements dont l’infrastructure n’est pas équipée pour les prendre en charge. En 2020, les autorités ont suspendu les rapatriements en raison de la pandémie. Ainsi, les enfants ont fini par rester plus longtemps dans les refuges, ce qui a aggravé les problèmes de surpopulation (Département d’État américain, 2021). 

Bien qu’auparavant, le gouvernement ait cherché à dé dommager les victimes, il n’a pas déclaré l’avoir fait au cours de la période couverte par le présent rapport. Les victimes peuvent toujours intenter des poursuites civiles contre leurs trafiquants, mais cela ne s’est jamais produit, à cause d’un manque de sensibilisation à cette option. Pour une deuxième année consécutive, le président n’a pas signé le plan d’action national de lutte contre la traite des êtres humains, confirmant ainsi que le gouvernement diminue ses efforts en ce domaine (Département d’État américain, 2021). 

Le travail des enfants

Le travail des enfants constitue une violation directe de leurs droits. Il les empêche entièrement de vivre librement, d’exercer tout choix personnel et les prive de confort de base. Malheureusement, le travail des enfants est une réalité dévastatrice pour les enfants du Gabon.

Dans le pays, les dispositions légales relatives à l’âge minimum de travail ne concernent que les enfants qui travaillent légalement. Ceci n’est pas conforme aux normes internationales qui exigent que tous les enfants soient protégés par l’âge minimum de travail. Par conséquent, le Code du travail interdit aux enfants de moins de seize ans de travailler, mais la protection de l’âge minimum ne s’applique pas aux enfants qui travaillent illégalement. Ceci va à l’encontre des normes internationales qui stipulent et soutiennent le fait que tous les enfants doivent être protégés par la loi (Bureau of International Labor Affairs, 2020).

En outre, en matière d’évaluation et de sensibilisation, les inspecteurs du travail n’ont pas le pouvoir d’imposer des sanctions et ne disposent pas des ressources de base nécessaires pour mener des enquêtes.  En novembre 2020, en partenariat avec l’UNICEF, le ministère de la Justice a mis en place une ligne d’assistance téléphonique (ligne Supermwana) pour signaler aux autorités les cas potentiels d’exploitation dont le travail des enfants fait partie. Ainsi, quatre-vingts enfants ont été sous traits à des situations favorisant l’exploitation et le gouvernement leur a fourni une aide sociale (Bureau of International Labor Affairs, 2020).

Comme mentionné précédemment, le Gabon est un important point de passage pour le trafic d’enfants en provenance d’autres pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Les parents confient la vie de leurs enfants à des intermédiaires qui leur assurent une éducation de qualité et des opportunités de travail sûres, mais la réalité est bien plus sinistre et les enfants sont souvent soumis à l’exploitation du travail (Bureau of International Labor Affairs, 2020).

Les rapports indiquent que les enfants sont principalement affectés à des travaux dans le secteur informel et finissent par occuper des postes de vendeurs ambulants, vendant le plus souvent des fruits et des produits de beauté sur les marchés de Libreville et autres centres urbains, dont Port-Gentil. Parallèlement, les garçons sont amenés à travailler dans la pêche, les ateliers de mécanique, les transports en microbus, ou sont chargés de nettoyer les espaces de marché à leur fermeture (Bureau of International Labor Affairs, 2020).

Le droit des filles

Les grossesses précoces ne sont pas seulement synonymes d’une vie difficile pour l’enfant, mais aussi d’un compromis massif pour la mère en termes de qualité de vie : elle perd sa liberté et doit assumer des responsabilités à un jeune âge.

Au Gabon, les grossesses précoces, la conséquence d’un manque de sensibilisation et d’information en matière d’éducation sexuelle, contribuent à la mortalité maternelle qui, en 2012, était estimée à 316 décès pour 1000 000 naissances vivantes. En outre, 11 % des adolescentes sont mariées ou vivent en union et l’accès à la contraception est extrêmement faible, 58 % n’y ayant pas accès du tout (UNFPA, 2019).

En 2015, une enquête sur les grossesses précoces en milieu scolaire a révélé que 51% des victimes de ces grossesses sont des filles du premier cycle de l’enseignement secondaire. Ceci compromet leur éducation ; 45% des mères adolescentes rencontrent des difficultés scolaires, 44% redoublent au moins une fois et 8% abandonnent complètement l’école (UNFPA, 2019).

Enfants atteints du VIH/SIDA

Le VIH/SIDA est un problème urgent au Gabon, où l’on estime que 3,8 % des adultes souffrent de la maladie, ce qui en fait le 14e pays le plus touché au monde. Les données les plus récentes, recueillies en 2020, font état de 2900 enfants, de la naissance à quatorze ans, vivant avec le VIH au Gabon (ONUSIDA, 2020).

Face à l’augmentation et à la propagation de cette maladie, des mesures ont été prises pour tenter de l’enrayer et de sensibiliser les populations (Kuo, 2020), comme, par exemple, des événements de sensibilisation au VIH dans les lycées de Ndende et de Fougamou, auxquels ont participé plus de 3 000 élèves (ONUSIDA, 2017).  

Les mutilations génitales féminines

Les mutilations génitales féminines, une affreuse pratique, qui ne profite en rien à la santé de la femme, sont malheureusement encore une réalité en Afrique ; de nombreuses communautés s’adonnent à cette pratique dans vingt-neuf pays du continent(UNFPA, 2020). Cependant, fait largement positif : cette pratique odieuse n’a jamais fait partie de la culture gabonaise et  est interdite depuis 2010 (HCDH, 2016).

Questions environnementales

Les changements climatiques sont à l’origine de l’évolution de la planète et le Gabon ne fait pas exception. En outre, le pays est exposé à des risques hydrométéorologiques et à des catastrophes naturelles, tels des inondations saisonnières, des glissements de terrain, des vents extrêmes et des changements de précipitations. Ces calamités naturelles touchent durement les secteurs de l’agriculture, du pétrole, de l’eau et des mines (World Bank Climate Change Knowledge Portal, n.d.).

Les températures augmentent aussi au Gabon, et l’on prévoit des événements météorologiques extrêmes qui auront un grave impact sur les différents secteurs de l’économie ainsi que sur la population. Les personnes appartenant aux couches socio-économiques les plus basses sont particulièrement exposées et plus vulnérables face aux effets négatifs du changement climatique (World Bank Climate Change Knowledge Portal, n.d.).

L’agriculture est l’un des principaux secteurs susceptibles de subir des dommages face au changement climatique. Les changements de température et les précipitations ont le pouvoir d’affecter la composition physique, biologique et chimique du sol. Au Gabon, le secteur agricole emploie plus de 50 % de la population et le changement climatique qui affecte ce secteur est donc extrêmement préoccupant. En outre, 5% du pays est arable et peut être utilisé pour des plantations et l’agriculture de subsistance, bien que le pays soit fortement boisé (World Bank Climate Change Knowledge Portal, n.d.).

Les risques d’inondations sont particulièrement élevés pour le Gabon. Les crues des rivières, mettant en danger la vie des populations et occasionnant de forts dégâts, devraient survenir au moins une fois au cours des dix prochaines années. Par ailleurs, le Gabon est également exposé au risque d’élévation du niveau de la mer, ce qui peut entraîner des inondations dans les zones côtières (World Bank Climate Change Knowledge Portal, n.d.).

Écrit par Aditi Partha

Traduit par Manon Issifou

Relu par Jean-Christophe Brunet

Dernière mise à jour le 5 octobre 2021

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[1] Cet article ne prétend nullement donner un compte rendu complet ou représentatif des droits de l’enfant à Gabon; en effet, l’un des nombreux défis est le peu d’informations à jour sur les enfants de Gabon, dont la plupart sont peu fiables, non représentatives, dépassées, ou simplement inexistantes.