Enfants du Yémen

Enfants du Yémen

Concrétiser les droits de l’enfant au Yémen

Les conditions de vie des enfants du Yémen sont exécrables entre violence, pauvreté et problèmes de santé, le danger de mort est leur quotidien.

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Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 5,68 / 10
Niveau noir : Situation très grave

Population : 26,4 millions     Espérance de vie : 63,1 ans
Pop. de 0 à 14 ans : 43 %  Mortalité des moins de 5 ans : 34 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants au Yémen:

Pauvreté

Au Yémen, pays le plus pauvre du Moyen-Orient, près d’un habitant sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. Les conditions de vie des habitants peuvent différées selon leurs régions d’habitats, par exemple les zones rurales sont toujours plus défavorisées que les zones urbaines.

Dans tous les cas, les enfants sont les plus vulnérables face à cette pauvreté. Leur santé, leur bien être, voire même leur survie s’en font gravement ressentir.

Santé

Le taux de mortalité infantile au Yémen est très élevé et cela va sans parler du nombre de nouveaux nés présentent une insuffisance pondérale dès la naissance (30%). Les naissances sont un vrai problème au Yémen car se faisant souvent hors des centres médicaux, ils sont très risqués pour l’enfant comme pour la mère.

La malnutrition est également l’un des problèmes majeurs au Yémen où elle atteint des taux records. Les conséquences néfastes de la malnutrition sur la santé des jeunes yéménites sont nombreuses. Par exemple, près d’un tiers des enfants entre 2 et 5 ans souffrent de graves retards de croissance.

La santé des enfants se trouve également affectée par l’insuffisance d’accès à l’eau. Ainsi, le manque d’hygiène et d’hydratation est largement propice à la diffusion d’épidémies, ainsi qu’à l’aggravation de maladies à priori bénignes.

Droit à l’éducation

Plus d’un quart des enfants ne sont pas scolarisés au Yémen, cette déscolarisation touche plus de filles que de garçons.

De plus, ces établissements sont sérieusement insalubres, les structures sont largement insuffisantes et en mauvais état. Par conséquent, la santé et l’hygiène des enfants en pâtissent dans ces écoles où bien souvent, il n’y a ni sanitaires, ni lieu de divertissement.

La présence des forces armées dans le pays rend le chemin de l’école difficile et dangereux. Les enfants sont terrorisés à l’idée de traverser les rues du Yémen pour se rendre à l’école. Les parents, bien souvent autant apeurés que leurs enfants, les laissent fréquemment rester chez eux.

Les écoles sont aussi l’objet de menace par les groupes armés, qui n’hésitent pas à intimider les parties adverses en pointant leur canon sur les établissements scolaires.

Pour assurer la sécurité des enfants, certaines écoles n’ont d’autres moyens que de fermer, empêchant ainsi les enfants de jouir de leur droit à l’éducation.

Travail des enfants

Le travail est une réalité quotidienne pour environ 23 % des enfants de 5 à 14 ans au Yémen. La prévalence du travail forcé dans ce pays est d’autant plus grave que les abus des enfants sont abondants. De l’exploitation sexuelle au traitement esclavagiste, les enfants sont l’objet de pratiques cruellement malveillantes. Leur santé, aussi bien physique que mentale, leur sécurité et leur développement en sont dramatiquement affectés.

Violences envers les enfants

Les manifestations du printemps arabe ont touché de nombreux enfants au Yémen. Certains ont ainsi été abattus, tout près de leur domicile, alors qu’ils se rendaient à l’école.

Les conflits armés qui éclatent régulièrement dans ce pays mettent systématiquement leur santé et leur sécurité en danger.

De plus, la maltraitance des enfants au sein de leur famille est fréquente au Yémen. Certains enfants sont battus pour des raisons plus absurdes les unes que les autres et les méthodes de violence sont aussi diverses que cruelles. Des fillettes sont violées par des membres de leur famille. Pour fuir ces violences familiales, les enfants quittent parfois leur foyer et se retrouvent seuls et sans abri, ils vivent alors dans la pauvreté et dans l’atrocité des rues.

Les conséquences du climat d’insécurité s’affichent également dans le comportement des enfants. La violence à laquelle ils sont confrontés quotidiennement développe dans leurs esprits confusions et mauvais discernements. Ils adoptent alors eux aussi des comportements violents et agressifs. Ainsi, les bagarres sont, par exemple, très fréquentes à l’école.

Trafic d’enfant

Le commerce d’enfant demeure encore aujourd’hui présent au Yémen. Parfois c’est même les familles qui sont à l’origine de l ‘emploi de leurs enfants dans des réseaux de trafic.

Ces jeunes enfants sont alors objets de commerce des plus absurdes. On voit notamment récemment l’augmentation de l’exploitation sexuelle des enfants à travers certaines pratiques comme la pornographie infantile ou le mariage touristique. En outre, d’autres enfants connaissent un sort abominable dans le commerce de transfert d’organes.

Ces graves violations à de nombreux droits garantis par la Convention Internationale des Droit de l’Enfant ne sont que très rarement dénoncés et quasiment jamais sanctionnés. Le motif principal de cette impunité réside dans la législation yéménite qui ne prévoit pas ces genres de crime. Enfin, aucune protection spécifique des mineurs en position de victime n’est mise en œuvre dans ce pays.

Mariage d’enfants

La pratique des mariages d’enfants est très courante au Yémen. On estime en effet à plus de 30 % le nombre de jeunes filles mariées avant l’âge de 18 ans. Les conséquences sont graves, d’autant plus que ces filles sont très jeunes (12-13 ans en moyenne dans certains villages).

Enceintes à 15 ans, elles vivent des périodes extrêmement dures et l’accouchement leur est parfois fatal compte tenu de leur jeune âge.

En outre, elles ne choisissent pas leur mari et se retrouvent donc parfois confrontées à des violences conjugales. Bien trop jeunes, elles n’ont pas leur mot à dire et peuvent être contraintes de vivre avec des hommes odieux, violents et répugnants.

Mutilations génitales féminines

Ces pratiques coutumières sont extrêmement répandues au Yémen. On estime notamment qu’une jeune fille sur 4 subit l’excision durant son jeune âge.

La précarité et le manque d’hygiène dans lesquels sont pratiquées ces excisions entraînent souvent de graves conséquences quant à la santé des jeunes filles. Fréquemment, des infections, hémorragies ou autres problèmes liés à l’opération font suite à cet acte.

Enfants réfugiés

Des milliers de familles cherchent refuge et sécurité dans les camps pour personnes déplacées. Fuyant les violences du Nord du pays, les populations affluent dans ces camps qui tentent au mieux de gérer ce grand nombre de personnes.

Dans ces zones, les associations apportent une grande aide aux enfants dans tous les domaines. Mais malgré tout, leur situation demeure parfois critique compte tenu notamment du grave traumatisme qu’ils ont subit.

En outre, ils sont trop nombreux pour être entièrement suivis et pris en charge. Leur santé s’avère très préoccupante, la malnutrition fait rage, et ils n’ont pas tous accès à l’enseignement car les classes sont surchargées. De plus, le manque d’infrastructures entrainent des problèmes récurrents d’hygiène et de maladies.

Droit à l’identité

La situation est alarmante au Yémen puisque près de 80 % des naissances ne sont pas officiellement déclarées aux autorités publiques. Ce pourcentage inquiétant résulte en partie du coût de l’enregistrement qui demeure en pratique élevé, malgré les efforts du pays.

Ainsi, ces enfants n’ont pas d’identité officielle, ni de nationalité. Cela entrainera de très grandes difficultés pour ces personnes, puisqu’elles ne pourront jouir de leurs droits car elles seront considérées comme invisibles aux yeux de la société.

Justice des mineurs

Au Yémen, les enfants ne bénéficient pas de protection législative particulière. Ainsi par exemple, un enfant contraint de se prostituer dans le cadre du réseau de trafic qui l’exploite, pourra être communément puni pour acte de prostitution.

Le pays continue d’exécuter des mineurs en totale violation avec les droits fondamentaux des mineurs. Ainsi, les enfants arrêtés par les forces de police vivent dans des circonstances de misère, entièrement mêlés aux détenus adultes.