Enfants d’Albanie
Concrétiser les droits de l’enfant en Albanie
Dans le contexte de négociation avec l’Union européenne, le gouvernement albanais a mis en place de nombreuses politiques publiques dont celle en faveur de la protection de l’enfance. Cependant, la pauvreté, fortement marquée dans ce pays, amène certains enfants à devoir travailler et même à être exploités sexuellement, dans le pays comme dans les Etats voisins. De plus, la vendetta et le handicap empêchent certains enfants de bénéficier d’une scolarité correcte.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 8,49 / 10 Population: 3,2 millions Espérance de vie: 77,4 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Albanie:
Pauvreté et travail des enfants
Selon l’Institut des Statistiques et l’Organisation internationale du travail, 54.000 enfants âgés de 6-14 ans travaillent. Le travail forcé est observé, en priorité, chez les enfants dont les parents ont émigré des zones rurales vers les villes et qui connaissent une pauvreté extrême.
D’après plusieurs rapports récents, plus de la moitié de ces mineurs doivent faire face au harcèlement, aux abus sexuels ainsi qu’aux maladies et aux accidents du travail. Parmi ces enfants, ce sont les Roms qui sont le plus touché.
C’est pourquoi ces dernières années, des enseignants bénévoles les visitent afin de leur donner des cours de base comme par exemple l’apprentissage de la langue albanaise.
Depuis plus de vingt ans, de nombreux enfants albanais sont victimes d’un trafic sexuel de l’Albanie vers la Grèce, l’Italie et d’autres Etats européens. D’après la Coalition albanaise contre le trafic et l’exploitation sexuelle des enfants (ACTSEC), le gouvernement albanais doit faire face non seulement au trafic sexuel transfrontalier des enfants mais également à la prostitution infantile interne au pays.
Depuis 1998, l’organisation Ndihme per Femjet (Aidons les enfants) ou NPF, soutenue par l’UNICEF, aide chaque année quelque 400 enfants à retourner à l’école.
Enfants privés d’école pour vendetta
En Albanie, une vieille tradition, nommée la « vengeance du sang », menace plusieurs familles et enfants. Cela se produit lorsque suite à un meurtre, et malgré la condamnation de son auteur, la famille de la victime décide de tuer un membre de la famille du tueur. Il s’agit d’un cercle vicieux et sans fin, pouvant causer la mort de personnes sur plusieurs générations. Selon le rapport du politologue Kolë Gjeloshaj Hysaj, en septembre 2013, 590 enfants n’ont pas assisté à la rentrée scolaire car ils restent confinés chez eux, de peur de sortir et d’être victimes de ces vengeances. Les enfants ne pouvant pas quitter leur foyer, c’est alors quelques enseignants qui viennent à eux pour leur offrir des cours. A ce propos, le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les exécutions arbitraires, Philip Alston, a reconnu les efforts de l’Albanie dans la diminution des crimes de sang, tout en rappelant le long chemin à parcourir en vue d’éradiquer cette « coutume ».
Le droit à l’éducation des enfants en situation d’handicap
En Albanie, certains enfants en situation de handicap n’ont pas l’opportunité de suivre des cours dans des écoles spécialisées. Pour contrer ce fléau, le Ministère albanais de l’Education et des sciences a élaboré une stratégie nationale pour les enfants à besoins particuliers (pour la période 2005 – 2013). Même si seulement 10 à 11 % des enfants en souffrance peuvent bénéficier de ce processus pour le moment, le gouvernement albanais fait de cette politique une priorité nationale et a annoncé la suite des mesures.