Enfants des Émirats arabes unis
Concrétiser les droits de l’enfant aux Émirats arabes unis
Les Émirats arabes unis comptent parmi les pays les plus riches du monde, et pourtant, malgré les efforts entrepris, la situation des droits de l’enfant et des non-citoyens reste préoccupante. La maltraitance et l’accès à l’éducation notamment pour les filles restent des sujets délicats.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 7,77/10 Population : 10,3 millions Espérance de vie : 76,8 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants aux Émirats arabes unis:
Discrimination des non-citoyens
Aux Émirats arabes unis, sur une population totale de plus de 5,3 millions, seulement près de 825 500 personnes possèdent la nationalité émirienne. Dans plusieurs rapports les Nations Unies ont noté leur préoccupations sur le fait que les non-citoyens ont un accès restreint aux droits fondamentaux, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins et à l’éducation.
Apatridie et droit à la nationalité
La filiation paternelle prévaut et seuls les enfants nés de père émirien peuvent acquérir la nationalité dès la naissance. Les femmes émiriennes mariées à un étranger n’ont en effet pas le droit de transmettre leur nationalité. Par conséquent, lorsque leurs enfants ne peuvent pas non plus recevoir la nationalité de leur père, ils se retrouvent apatrides et donc vulnérables à de nombreuses violations de leurs droits.
Depuis le 19 février 2012, ces enfants peuvent désormais acquérir la nationalité émirati à l’âge de 18 ans. Si cette mesure tend à réduire les inégalités de droits entre hommes et femmes, la situation est encore loin d’être idéale car de nombreux mineurs demeurent sans protection durant toute leur enfance.
D’après les indications de l’UNICEF, l’ensemble de la population est alphabétisé et le taux de scolarisation est très élevé pour les garçons comme pour les filles. Néanmoins, les Nations Unies déplore que certaines filières d’enseignement soient interdites aux filles.
De plus, les enfants de travailleurs étrangers sont en grande majorité originaires de pays non arabophone (Inde, Bangladesh …). Face aux difficultés pour intégrer ces enfants dans le système éducatif émirati, les pouvoirs publics ont permis la création d’écoles « communautaires » avec un programme différent dispensé dans la langue maternelle des enfants.
Ces écoles privées permettent certes aux enfants étrangers de se réinsérer rapidement lorsqu’il retournent dans leur pays d’origine. Cependant, on déplore que cette politique éducative ne permette pas l’intégration des enfants étrangers dans la société émiratie, et reflète l’image d’une immigration temporaire et non d’installation, où les non-citoyens sont une catégorie à part dans la société émirienne.
Trafic d’enfants et travail forcé
Des enfants originaires d’Asie mais aussi du Soudan et de la Mauritanie sont enlevés ou vendus par leur famille à l’âge de 4 ou 5 ans afin d’être utilisés comme jockey de chameaux (sport très répandus dans les pays du Golfe). Ils sont alors contraints de travailler de longues heures dans des conditions très pénibles, certains enfants sont privés de nourriture et d’heure de sommeil pour ralentir leur croissance et leur prise de poids. Ces actes de tortures ont des conséquences irréversibles sur la santé des enfants, et peuvent parfois entraîner la mort de l’enfant avant l’âge de 11 ans.
En 2005, avec le concours de l’UNICEF, les Émirats ont dédommagé, rapatrié et aidé les enfants victimes de ce trafic. Cependant les conséquences dramatiques de ces pratiques perdurent pour les enfants précédemment victimes, qui ne recevront pas toujours les soins adaptés dans leurs pays d’origine.
Maltraitance et justice des mineurs
Aux Émirats arabes unis, les châtiments corporels sont interdits à l’école mais sont autorisés dans le cadre familial et peuvent être infligés comme sanction pénale.
En effet, selon la législation émirienne sur les délinquants juvéniles, une peine de flagellation peut être prononcée contre un enfant de plus de 16 ans. Cette sanction peut intervenir pour meurtre, coups et blessures ainsi que pour les infractions liées à l’alcool, le vol ou des relations sexuelles illicites (hors mariage). D’autre part lacharia autorise l’administration à un jeune enfant de châtiments corporels à titre de peine judiciaire, l’âge de la responsabilité pénale étant fixé à l’âge de 7 ans et non de 18 comme le prévoit le droit international.
Enfin, très préoccupant, Les Émirats arabes unis appliquent toujours la peine de mort. En 2011, 31 personnes ont été condamnées à cette sentence, et 1 personne exécutée. En 2010, Amnesty International relevait que 4 personnes avaient été condamnées à mort alors que 3 étaient mineures au moment des faits, ce qui est strictement interdit par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant dont ce pays est partie.
Selon les Émirats l’âge légal du mariage est fixé à 18 ans pour tous et l’âge moyen du mariage pour les femmes serait de 24 ans. Pourtant et malgré le peu de données précises et récentes, on peut craindre que le mariage d’enfants soit encore largement répandu aux Émirats arabes unis puisqu’en 2001, l’UNICEF dans son rapport sur le mariage précoce évaluait que 55% des femmes âgées de moins de 20 ans étaient déjà mariées.
Environnement
Dans ce pays où le pétrole est quasiment gratuit la consommation est très élevée, ce qui a des conséquences sur la santé des enfants (saturnisme (empoisonnement au plomb et pollution de l’air). L’État a pris conscience de ce problème et depuis quelques années investit énormément dans les énergies renouvelable moins polluantes par exemple l’énergie solaire.
Sécurité routière
Les Émirats arabes unis ont l’un des taux de décès par accident de la route le plus élevé au monde.
C’est d’ailleurs l’une des premières causes de décès des populations âgées de 15 à 44 ans, puisqu’un million de personnes étaient tuées et plusieurs millions étaient sérieusement blessées sur les routes chaque année.