Enfants vulnérables en Australie

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L’Australie, pays riche et puissant, actif à échelle mondiale, protège globalement bien les droits de ses enfants. Sur ce territoire essentiellement homogène, la majorité des enfants australiens jouit des ressources nécessaires pour réussir son éducation et mener une vie saine et stable. Un taux élevé d’inégalités reste cependant présent dans le pays et, pour les minorités qui vivent en Australie comme pour les enfants qui grandissent dans des familles au statut socio-économique plus faible, l’Australie échoue souvent à fournir les services nécessaires – notamment dans le domaine de l’éducation.

Australia1Les populations vulnérables en Australie comprennent les enfants d’origine aborigène et les insulaires du détroit de Torres (les populations autochtones), les enfants de milieu rural, ceux qui grandissent dans des familles socialement et économiquement moins favorisés, les enfants au besoins éducatifs particuliers, et les enfants handicapés.

Les populations autochtones

En 2010, il y avait 163.000 élèves d’origine aborigène ou du détroit de Torres dans les écoles australiennes. Cela représente plus de 5% de la population scolarisée, bien que le pourcentage varie considérablement selon les États et les régions. Dans l’ensemble, les enfants de milieux autochtones obtiennent des résultats scolaires inférieurs à ceux des enfants de souche britannique. Par exemple, le Centre Australien pour la Recherche dans l’Éducation (Australian Center for Educational Research – ACER) a constaté en 2013 que, lors de l’enquête PISA, « les élèves non-autochtones obtenaient en moyenne des meilleurs résultats que les élèves autochtones, soit l’équivalent de deux ans et demi de scolarité, voire plus », en maths, lecture et sciences. Ces différences n’existent pas seulement dans l’éducation, mais également dans les domaines de la vie familiale et de la santé. Selon l’Alliance de Recherche Australienne pour les Enfants et la Jeunesse (Australian Research Alliance for Children & Youth – ARACY), « les jeunes autochtones sont surreprésentés parmi les sans-abris et les mal-logés dans des logements surpeuplés ». Les jeunes autochtones sont plus à risque de vivre dans la pauvreté que leurs homologues d’origine européenne, et ont besoin de soutien supplémentaire tant dans le dispositif scolaire qu’en dehors de celui-ci. Les enfants autochtones en Australie sont six fois plus susceptibles de devoir être pris en charge par la Protection à l’Enfance.

© http://america.pink/indigenous-peoples-australia_2079323.htmlFortunately, Heureusement, l’Australie a pris des mesures pour réduire cette situation d’inégalité, notamment via des stratégies pour que les élèves autochtones et originaires du détroit de Torres s’investissent davantage dans l’école. Deux philosophies soutiennent cet effort : les programmes Circle of Courage (le « Cercle du Courage ») et Stronger Smarter (« Plus fort, Plus Brillant »). Ces deux programmes ont un objectif commun dans l’investissement scolaire ; ils représentent sans doute un bon début et fournissent aux élèves autochtones un soutien supplémentaire, tout en les sensibilisant (et en sensibilisant l’opinion) quant à leur capacité d’obtenir des résultats tout aussi satisfaisants que ceux des élèves blancs.

Les enfants de milieu rural

Les enfants vivant dans les zones rurales de l’Australie ne se trouvent pas toujours à proximité des services de santé, d’éducation ou de l’aide à l’enfance, ce qui les expose à des manquements dans le respect de leurs droits et la satisfaction de leurs besoins. Un soutien pour les enfants qui habitent dans des endroits reculés existe, grâce aux internats – des institutions traditionnellement privées, bien que certaines écoles publiques accueillant les populations rurales mettent parfois en place des centres d’hébergement pour les élèves, à proximité des instituts. L’enseignement à domicile est également une option présente en Australie, et peut être complétée par de l’apprentissage en ligne. Afin de renforcer le soutien proposé à ces élèves, des centres communautaires de proximité se sont installés dans certains États et régions ; ces institutions sont là pour accompagner l’éducation des enfants et sont gérés par des équipes spécialement formées.

Les élèves handicapés

Les élèves handicapés en Australie sont eux-aussi vulnérables, et souvent défavorisés. Anderson et Boyle (2015) soulignent qu’en Australie « il n’y a pas de ‘droit’ à l’éducation stipulé par la loi… ou de ‘droit’ à recevoir une éducation au sein d’une classe ordinaire ». Malgré une population d’élèves australiens à besoins éducatifs particuliers estimée à 12,3%, l’accès à une éducation inclusive est souvent refusé aux élèves qui présentent un handicap. La loi sur la Discrimination liée au Handicap (1992) stipule qu’« il est illégal pour une autorité éducative de discriminer toute personne (y compris un enfant) sur la base d’un handicap ». En 2005, la constitution des Normes du Handicap dans l’Éducation (Disability Standards for Education) a affirmé l’obligation pour les États d’élaborer des politiques et des programmes visant à éliminer le harcèlement et la victimisation des élèves handicapés. Néanmoins, les élèves handicapés sont de plus en plus isolés des autres, et on constate une augmentation considérable des inscriptions d’autochtones dans des institutions spécialisées ; ces élèves sont également moins susceptibles de poursuivre leurs études dans le supérieur, voire de trouver un emploi après avoir terminé le cursus secondaire. Malgré les mesures existantes pour rendre les écoles australiennes plus inclusives, leurs effets sont aujourd’hui très limités.

Beaucoup d’enfants restent vulnérables, en particulier les enfants de milieux autochtones, issus de familles rurales et/ou handicapés. L’Australie doit continuer à travailler à des dispositifs en faveur de ses populations les plus vulnérables, que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de l’éducation ; d’abord et surtout, le Commonwealth doit maintenant consulter les populations fragiles qui ne peuvent pas s’exprimer de manière autonome.

Écrit par : Katie Krakow
Traduit par : Eva Beaudouin
Relu par : Rita Di Lorenzo

Sources

Anderson, J., & Boyle, C. (2015). Inclusive education in Australia: Rhetoric, reality and the road ahead. Support for Learning, 30(1), 4-22.

Australian Bureau of Statistics. (2012). Year book Australia: Primary and secondary education. Retrieved from: http://www.abs.gov.au/ausstats/abs@.nsf/Lookup/by%20Subject/1301.0~2012~Main%20Features~Primary%20and%20secondary%20education~105

Australia Council for Educational Research. (2013). PISA 2012: How Australia measures up. Camberwell: Thomson, S., De Bortoli, L., Buckley, S. Retrieved from https://rd.acer.edu.au/article/pisa-2012-how-australia-measures-up

Australian Research Alliance for Children & Youth. (2013). Report card: The wellbeing of young Australians. Retrieved from http://www.aracy.org.au/documents/item/126

Law Library of Congress. (2007). Children’s rights: Australia. Washington, DC: White, L. Retrieved from: http://www.loc.gov/law/help/child-rights/australia.php

MacDougall, C., Riggs, E. & Lee, V. (2014). Writing a new story for Australia’s children. Australian and New Zealand Journal of Public Health, 28(3), 203-204.

Patton, G. C., Goldfeld, S. R., Pieris-Caldwell, I., Bryant, M. Vimpani, G. V. (2005). A picture of Australia’s children. Medical Journal of Australia, 182(9), 437-438.

Rauland, C., & Adams, T. (2015). A stronger, smarter future: Multicultural education in Australia. Reclaiming Children and Youth, 23(4), 30-35.