Le travail des enfants en Ouganda

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Le travail des enfants les prive de droits humains fondamentaux comme le droit à l’éducation, le droit au repos et aux loisirs et l’affranchissement aux conditions de travail déloyales du pays, droits qui sont défendus par les conventions internationales.

Le Pacte International des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIDESC) a été ratifié en 1987 et la Convention Internationale relatives aux Droits de l’Enfant (CIDE) en 1990. Tous deux affirment que l’Ouganda a l’obligation d’adhérer à ces conventions et doit promouvoir, préserver et protéger les droits de l’Homme. Humanium se bat pour faire appliquer les droits des enfants.

 

Les principales caractéristiques de l’emploi des enfants

Les enfants vivant en zones rurales ont trois fois plus de chance de travailler par rapport aux enfants vivant dans les zones urbaines, soit 34% en zone rurale et 11% en zone urbaine.

Par exemple, à Kampala, seulement 3% des enfants travaillent contre 30% dans la région est, 31% dans la région ouest et 45% au centre.

Le travail des enfants concerne 4 secteurs

  • L’industrie : fabrication de briques, transport de pierres ou travail dans les mines.
  • Le secteur des services : vente, travail dans la rue, transport, ramassage et collecte de métaux.
  • Le secteur de l’agriculture : culture du tabac, du café, récolte de canne à sucre, gestion de troupeaux de bestiaux.

Presque 96% des enfants travailleurs âgés de 6 à 13 ans sont employés dans l’agriculture, les 4% restant sont répartis dans les autres secteurs.

 

  • Les pires formes d’emploi : commerce sexuel, trafic humain, main d’œuvre forcée dans l’agriculture, utilisation des enfants pour des activités illégales comme la contrebande ou le vol au service du trafic d’êtres humains.

 

La dernière catégorie est principalement attribuée à l’Armée de Résistance du Seigneur (ou LRA pour Lord’s Resistance Army) qui est active depuis 1987. Il est connu que la LRA kidnappe des enfants, d’ailleurs. 80% des membres de la LRA sont des enfants. De 1987 à 2009, on a enregistré 38 000 enfants kidnappés. 25% sont des filles que l’on force à cuisiner et être des esclaves sexuelles pour les soldats de Kony, pendant que les garçons doivent choisir entre tuer ou être tués.

 

Conséquences et réponses face au travail des enfants

  • En 2012, l’Ouganda a produit des avancées minimes pour éradiquer les pires formes de travail des enfants. Le gouvernement a lancé un plan d’action nationale (NAP pour National Action Plan) pour l’éradication des pires formes de travail chez les enfants et a créé un bureau contre la traite d’êtres humains (Counter Trafficking in Persons ou CTIP) ainsi qu’un groupe de travail interministériel pour coordonner les efforts contre le trafic.
  • L’objectif du NAP est d’éliminer les pires formes du travail chez les enfants et également de poser des fondations solides pour que les droits des enfants soient respectés et protégés.
  • La loi ougandaise interdit l’emploi d’enfants âgés de moins de douze ans. Les lois nationales du travail interdisent l’implication d’enfants de 12-13 ans dans un quelconque emploi, excepté lorsqu’il s’agit d’un travail raisonnable effectué sous la surveillance d’un adulte âgé de plus de 18 ans et qui ne met pas en danger l’éducation de l’enfant.
  • Il est évident que le cadre légal laisse un fossé entre l’âge auquel l’éducation est obligatoire et l’âge minimum pour travailler. Les inspections ne sont d’ailleurs pas effectuées dans les régions rurales.
  • Les enfants continuent d’être embrigadés dans les pires formes de travail, en particulier dans les secteurs dangereux de l’agriculture et des services domestiques.

 

Les défis pour la jeunesse

Le plus souvent, la jeunesse ougandaise fait face à de nombreux défis en arrivant sur le marché du travail. Parmi cette jeunesse, on trouve une large proportion de jeunes issus de la population urbaine qui n’ont pas suivi un enseignement suffisant et qui sont donc sujets à la marginalisation sociale.

La plupart voire la totalité des emplois pour la jeunesse sont dans l’économie souterraine et ne bénéficient donc pas d’une sécurité sociale ou professionnelle.

Cependant, entre 2006 et 2012, la fréquentation scolaire a augmenté de 8% tandis que la population active a chuté de 4%.

 

Les enjeux des principales politiques menées

L’action directe pourrait jouer un rôle crucial en Ouganda étant donnée la proportion importante de la population active chez les jeunes et les ressources limitées du pays.

L’intervention directe est cruellement nécessaire pour assurer le retrait, la réhabilitation et la réintégration des enfants travailleurs dont les droits sont plus que compromis.

Des actions de suivi des enfants sauvés permettant de s’assurer que des prestations sociales sont fournies sont également cruciales.

Une série de politiques orientées vers l’enfant pour promouvoir l’éducation comme une alternative au travail est essentielle. Cela permettra aux enfants d’obtenir des compétences basiques et essentielles pour un futur apprentissage ou dans la vie de tous les jours.

  1. Enseignement et deuxième chance d’apprendre : les programmes d’éducation de la petite enfance peuvent permettre de promouvoir l’apprentissage de la lecture, augmenter les inscriptions à l’école ainsi que la longévité scolaire et aider à maintenir les enfants loin du travail pendant plusieurs années. Le soutien des politiques de deuxième chance est primordial pour éviter que de nombreux enfants qui entrent dans l’âge adulte le fassent avec un désavantage qui leur portera préjudice de manière permanente à cause d’une expérience professionnelle commencée trop tôt.
  2. Etendre la protection sociale : les outils de protection sociale vont servir à empêcher les femmes au foyer vulnérables d’avoir recours au travail des enfants pour combler leur pauvreté. Le gouvernement a donné la priorité à l’expansion de la protection sociale et a débuté en 2011 un programme de protection sociale connu sous le nom d’Allocation d’Assistance Sociale pour l’Autonomisation.
  3. Développer une plus grande conscience publique : le travail des enfants est un exemple concret qui montre que les normes sociales et les préoccupations économiques sont importantes et que des efforts de communication stratégiques qui en tiennent compte doivent être élaborés. Un mélange de moyens de communication conventionnels comme la radio, la télé ou la presse et non-conventionnels comme les chefs religieux, les professeurs d’école, les travailleurs de santé peut être utilisé.
  4. Promouvoir la mobilisation sociale contre l’emploi des enfants : les acteurs sociaux, y compris les ONG (Organisations Non Gouvernementales), les organisations confessionnelles, les enseignants, les organisations d’enseignants, les médias ont un rôle important à jouer dans l’effort sociétal plus large contre le travail des enfants.
  5. Renforcer les inspections du travail des enfants et la surveillance : la loi sur l’emploi de 2006 alinéa 6 demande aux régions de désigner des agents du travail pour prodiguer des conseils techniques aux employeurs. La capacité actuelle du gouvernement pour surveiller les lieux de travail officiels est limitée. 30 régions sur 90 ont recruté des agents du travail pour faire appliquer la législation du travail.
  6. Défendre l’engagement politique : à tous les niveaux est également nécessaire pour s’assurer que la réduction du travail des enfants est réelle. Le gouvernement a annoncé un plan d’action nationale et le combat contre le trafic de personnes, reflétant ainsi son engagement à éradiquer le travail des enfants

 

Lire davantage sur le travail des enfants sur le site internet de Humanium : www.humanium.org/en

 

References

  1. http://www.ucw-project.org/attachment/Uganda_report_child_labor_youth_employment20141016_154929.pdf
  2. https://www.dol.gov/ilab/reports/child-labor/findings/2012TDA/uganda.pdf
  3. https://www.dol.gov/sites/default/files/images/ilab/child-labor/Uganda.pdf
  4. http://www.ucw-project.org/attachment/child_labour_Uganda20110628_105759.pdf
  5. http://ugandachildsoldiers.weebly.com/effects-on-the-children.html

 

Ecrit par : Igi Nderi

Traduit par : Céline CLOAREC

Relu par : Ania Beznia