Enfants en Azerbaïdjan
Concrétiser les Droits de l’Enfant en Azerbaïdjan
Depuis son indépendance en 1991 et son conflit l’opposant à l’Arménie, l’Azerbaïdjan a connu des années difficiles. En 2012, le gouvernement a présenté un rapport périodique auprès du Comité des droits de l’enfant à travers lequel il a réitéré son engagement à œuvrer pour les droits de l’enfant dans tous les domaines, malgré le contexte difficile du pays. Alors que l’accès à la santé et à l’éducation reste un danger permanent, la situation des enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur du pays représente également un défi. Le Comité pour l’examen du rapport de l’Azerbaïdjan a félicité les nombreux programmes étatiques en faveur des enfants, tout en rappelant que dès qu’il s’agit de les mettre en application, des problèmes surviennent.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant : 7.68 / 10 Population: 9,6 millions Espérance de vie : 70,8 ans
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Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Azerbaïdjan :
Dans le pays, la richesse, principalement issue du commerce du pétrole, ne bénéficie pas à l’ensemble de la population. En effet, alors que les revenus du secteur pétrolier pourraient permettre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ODM), plusieurs familles souffrent de la pauvreté et peinent pour assurer le bien-être de leurs enfants. Cette situation résulte du fait que le gouvernement préfère accumuler les excédents de la richesse plutôt que de les distribuer au niveau social. D’ailleurs, le Comité pour l’examen du rapport de l’Azerbaïdjan a relevé que seulement 1 % du PIB était consacré au secteur de la santé et 3 % à celui de l’éducation. Ces investissements sont largement insuffisants.
L’Azerbaïdjan a enregistré des progrès remarquables en matière de prévention de mortalité infantile. Cependant, son taux demeure toujours inquiétant. La plupart des nouveau-nés décèdent en raison de problèmes respiratoires et de maladies liées aux infections. Les familles pauvres ont souvent un accès restreint aux soins et se trouvent dans l’incapacité d’offrir une alimentation saine et équilibrée à leurs enfants. Résultat, environ 10 % des bébés présentent une insuffisance pondérale à la naissance.
Parmi les enfants âgés de 5 à 10 ans, certains rencontrent des problèmes de santé dus à des infrastructures et du matériel médical inadaptés. Nombre d’entre eux souffrent notamment de carence en vitamine A. Par ailleurs, certaines entreprises de stockage de vaccins ne respectent pas les conditions sanitaires d’entreposage. Cela entraîne de nombreuses maladies chez les jeunes bénéficiaires potentiels de ces traitements.
Enfants en situation de handicap
Un rapport des ONG souligne la présence de plus de 15 centres de réhabilitation dans le pays, dont plusieurs à Bakou. Cependant, seulement 10 % des enfants handicapés en bénéficient.
Selon les dernières recommandations du Comité des droits de l’enfant, l’Etat est invité à organiser des campagnes de sensibilisation dans le cadre de sa lutte contre la discrimination à l’égard des enfants handicapés. Une formation plus complète/poussée que celle qui existe déjà des professionnels œuvrant avec ces enfants ainsi que l’intégration entière de ces derniers dans le système scolaire sont également attendues.
Enfants victimes des conflits armés
La région du Nagorny Karabakh, située en Azerbaïdjan, mais contrôlée par les arméniens, est au cœur de grandes tensions entre ces deux pays. La difficulté à s’accorder sur le statut de cette zone engendre bon nombre de heurts dont les enfants sont les principales victimes.
De ce fait, le droit à la protection, en principe protégé par la CIDE, connaît de sérieuses lacunes. Les enfants de ces régions vivent dans un milieu d’insécurité et de danger quotidien : certains sur tués, victimes d’explosions dues à ces conflits.
Par ailleurs, ces agitations sont également sources d’exode de milliers de familles qui fuient le danger. Les conditions de vie des enfants dans ces circonstances sont très difficiles et ils souffrent gravement de ces changements soudains et dangereux.
En Azerbaïdjan, environ un quart des enfants ne sont pas scolarisés. La précarité économique de certaines familles les incite à refuser la scolarisation de leurs enfants en raison des coûts cachés qu’elle engendre.
De même, les enfants réfugiés ainsi que les enfants handicapés rencontrent des difficultés concernant l’inscription (ou « lors de leur inscription ») à l’école. De plus, ces enfants sont victimes de nombreux actes discriminatoires de la part de la société.
D’autre part, non-scolarisés, certains enfants sont poussés au travail. Dans les zones reculées du pays, par exemple, les jeunes garçons participent aux travaux agricoles ou à l’élevage du bétail.
Malgré de récents efforts en la matière, l’Azerbaïdjan connaît depuis quelques années l’effervescence d’un phénomène dramatique affectant les enfants. Ainsi, par différents biais, de nombreux enfants pâtissent d’abus et d’agressions sexuelles. Certains d’entre eux sont notamment contraints d’intégrer les réseaux croissants de traite et d’exploitation sexuelle locaux.
D’autres ne sont pas correctement protégés contre les prédateurs sexuels et sont, par conséquent, les proies à des violences très graves. Il convient de souligner que les actes de sévices sexuels sont de plus en plus difficiles à déceler à cause de l’accroissement des moyens à la disposition des déviants, principalement Internet.
Les ONG ont récemment révélé que l’insuffisance des centres de réhabilitation pour les enfants victimes de violences sexuelles mettaient les enfants harcelés par leurs propres parents dans une situation d’incapacité à quitter le foyer familial. De plus, les adultes responsables de violences envers les enfants ne sont pas sévèrement punis. Ainsi, les ONG demandent à ce que des Conseils publics soient établis aux côtés du Ministère de l’éducation ainsi que celui de la protection de la population et de la santé.
En Azerbaïdjan, plus de 10 % des jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. On les prépare d’ailleurs très tôt à leur futur statut d’épouse.
Mais ces mariages ont souvent des conséquences graves sur la santé des jeunes filles qui ne comprennent pas encore les conséquences qu’entraîne le mariage.