Cette année, la journée annuelle de débats consacrée aux droits de l’enfant du Conseil des droits de l’homme, du premier mars 2021, a eu pour thème « Les droits de l’enfant et les objectifs de développement durable ». Humanium y a fait une déclaration conjointe avec d’autres ONG, pour souligner que la nécessité d’investir dans les enfants, de les aider à devenir autonomes et de les protéger est la meilleure garantie pour accélérer le développement mondial.
La concrétisation des droits des enfants et les Objectifs de développement durable (ODD)
L’objectif principal du débat annuel de cette année était de présenter comment mettre en œuvre les Objectifs de développement durable conformément aux droits de l’enfant. Dans la déclaration liminaire de la Journée annuelle sur les droits de l’enfant, Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que « pour atteindre les Objectifs de développent durable, la réalisation des droits de l’enfant est une condition impérativement nécessaire. Il est impossible de séparer l’avenir du monde de celui de sa plus jeune génération ».
La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation des droits des enfants et a révélé les inégalités et les discriminations préexistantes. Au cours de la journée, plusieurs recommandations ont été effectivement formulées dans le dessein d’élaborer des stratégies pour tendre la main aux enfants laissés pour compte, au-delà du contexte de la Covid-19, et en intégrant une perspective de genre.
Le redressement post-pandémique
Humanium et un groupe d’ONG cosignataires ont présenté une déclaration conjointe, qui affirme que le redressement suite à la pandémie doit prendre ses racines dans la justice intergénérationnelle et dans la responsabilisation des générations futures. Humanium et le groupe d’ONG ont en particulier exhorté les États membres des Nations Unies à ancrer fermement la mise en œuvre des ODD dans les lois et normes internationales relatives aux droits des enfants ; à promouvoir une approche holistique de l’Agenda 2030, qui ne laisse personne pour compte ; à assurer un espace civique favorable pour les enfants à travers le renforcement des cadres et en créant des espaces en ligne et hors ligne sûrs, pour favoriser la participation des enfants au processus décisionnel; à accélérer les progrès et investissements dans les programmes d’éducation et de protection sociale pour les enfants, en tant que facilitateurs essentiels pour atteindre d’autres ODD; et finalement, à soutenir la reconnaissance officielle du droit à un environnement sûr, propre et sain.
En outre, au cours de cette Journée annuelle, une déclaration au nom de l’Union européenne a été prononcée, qui portait sur les lacunes et les obstacles qui touchaient les enfants avant même la pandémie, avec des suggestions judicieuses sur la façon de les surmonter, y compris par un système rigoureux de suivi et de collecte de données, pour aider à cerner l’exclusion et les formes de discriminations qui s’entrecroisent. De plus, l’Union européenne a suggéré une évaluation de l’impact sur le processus décisionnel des droits de l’enfant, de la promotion de leurs points de vue ainsi que des organismes qui protègent leurs droits.
L’importance de la participation des enfants
La particularité de cette année a été le fait que le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies avait collaboré avec le groupe de travail sur les ODDs de « Child Rights Connect » pour assurer la participation des enfants. En effet, afin de créer un espace pour un dialogue intergénérationnel avec les enfants pour recueillir leurs expériences, défis et opinions sur leurs propres droits et les ODD, 17 consultations ont eu lieu dans le monde avec des enfants, avant l’ADRC. Au cours de la Journée annuelle, deux des enfants qui avaient pris part à ces consultations ont participé en tant que panélistes et ceci fut un moment historique parce que, pour la première fois, des enfants ont pris la parole en tant que représentants de la société civile.
Un jeune militant sud-africain des droits de l’enfant de 17 ans a présenté, en tant qu’enfant-conseiller représentant « Child Rights Connect » une déclaration conjointe axée sur la nécessité de créer un monde où tous les enfant auraient une éducation efficace et de qualité, un monde exempt de pollution et de risque de changement climatique, un monde où la participation des enfants soit permanente dans le processus de décisions et d’actions pour atteindre les ODD.
La participation des enfants a été au centre de cette Journée annuelle et plusieurs ONG ont confirmé leur engagement pour cet important objectif. Ainsi, l’ONG « Edmund Rice International » (ERI) a fait entendre les voix de 120 000 enfants à travers l’Inde, par l’intermédiaire du Parlement des enfants. Ces enfants ont conçu l’ODD numéro 18, dans lequel, ils demandent le droit des enfants à participer à la réalisation de l’agenda mondial.
La participation des enfants est cruciale, puisqu’en impliquant les enfants dans le processus décisionnel, il est possible d’évaluer leurs besoins et d’élaborer plus efficacement les mécanismes pour y répondre. Comme Michelle Bachelet l’a dit en parlant de la participation des enfants : « Il est temps de répondre à leur demande. De leur donner leur place autour de la table. Il est temps que nous nous tournions vers eux, non seulement pour nous en inspirer, mais aussi pour leur permettre de nous guider. Leur passion et leur action pour défendre leurs droits – et nos droits à tous – me rendent aussi humble que cela me rend fière – mais surtout, cela m’apporte un sens des responsabilité. ».
Humanium : une voix pour les enfants, au nom des enfants
Humanium est engagé à œuvrer pour un développement mondial qui aille de pair avec les droits des enfants. Il est impossible d’imaginer un avenir durable sans le renforcement des droits des générations présentes et futures et c’est pour cette raison qu’Humanium travaille activement à des projets visant à protéger leurs droits.
En effet, Humanium a soumis une proposition aux Nations Unies, dans le cadre de l’appel à commentaires sur le projet des droits de l’enfant en relation avec l’environnement numérique ; a rejoint un Appel mondial en faveur du droit à un environnement sain ; et a signé une déclaration conjointe au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) concernant la situation des enfants dans les conflits armés Outre ses nombreux projets, Humanium a organisé deux ateliers de coaching sur les droits de l’enfant et a participé à plusieurs webinaires avec des membres du Comité des droits de l’enfant, ainsi qu’à une rencontre avec Virginia Gamba, Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, le tout avec l’espoir et la volonté de renforcer les droits des enfants à l’échelle mondiale. Si vous souhaitez soutenir Humanium au long de son parcours, vous pouvez devenir membre, parrainer un enfant ou faire un don.
Écrit par Federica Versea
Traduit par Mariam Hussein