L’abus systématique d’enfants au sein de l’Église catholique en France

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Entre 1950 et 2020, au moins 216 000 enfants en France ont été abusés sexuellement par des prêtres et personnes appartenant à différents ordres religieux. Ces crimes montrent comment ces abus ont été permis, en gardant le silence, en tentant d’étouffer ces affaires et en protégeant l’institution plutôt que les enfants. En réponse à ces problèmes, la France a entrepris des réformes et créé des organismes indépendants tels que le CRR et INIRR mais les survivants et les experts insistent sur le fait que la reconnaissance doit être accompagnée de changements structurels pour s’assurer que de tels abus ne se reproduisent jamais.

Le rapport CIASE : les conclusions concernant les abus sexuels sur mineurs au sein de l’Église catholique en France

Pendant plus de soixante-dix ans, les enfants en France ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’Église catholique d’une ampleur qui défie toute compréhension. Selon la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), au moins 216 000 enfants en France ont été abusés sexuellement par des prêtres et membres d’ordres religieux (CIASE, 2021). 

Le rapport du CIASE, publié en 2021 après deux ans et demi d’enquête, a fait appel à plus de 2 500 témoignages et des milliers d’archives de l’Église et de la justice. Ses conclusions ont été qualifiées de « stupéfiantes » en termes d’ampleur, montrant ainsi clairement que l’Église catholique française a manqué à son devoir fondamental de protection de l’enfance (CIASE, 2021)

Les survivants parlent de silence, de prédation sexuelle déguisée en autorité religieuse et de cicatrices psychologiques à vie. Beaucoup d’entre eux décrivent comment les prêtres ont exploité leur position de confiance, faisant croire aux enfants que ces abus étaient « normaux », ou même justifiés spirituellement : 

« Il ne m’a pas mis de pression. J’ai vu qu’il était heureux, dans ma tête les bons et mauvais sentiments étaient mélangés. Une partie de moi criait en silence, lui demandant d’arrêter, mais les mots ne voulaient pas sortir. Une autre partie de moi, en voyant ses yeux, me disait de ne pas m’inquiéter. »

– Une victime de violences sexuelles dans l’Église dans son enfance (CIASE, 2021)

Alors que le rapport a retracé des abus sur soixante-dix ans, le scandale de Bétharram qui a fait la une des journaux dans le pays entre 2023 et 2025 montre que l’exposition à ces violences persiste toujours et que les abus au sein de l’Église ne sont pas de l’histoire ancienne mais continuent à émerger aujourd’hui à travers les témoignages des survivants.

Les violences qui persistent aujourd’hui représentent non seulement une violation de confiance mais aussi une violation des obligations de la France en vertu de la Convention internationale des droits de l’enfant qui garantit à tous les enfants le droit à la sécurité et à la dignité.

Le pensionnat de Bétharram et l’Abbé Pierre dans le contexte des récents cas d’abus 

À Notre-Dame de Bétharram, un pensionnat catholique d’élite dans les Pyrénées, plus de 200 plaintes ont été déposées, dont 90 pour violences sexuelles ou viol, couvrant plusieurs décennies allant de 1957 à 2004. Il s’agit du plus gros scandale d’abus dans le milieu scolaire de l’histoire du pays selon une enquête parlementaire française, ce qui montre l’échec de l’état ainsi que la complicité de l’Église (Chrisafis, 2025).

Les survivants décrivent une atmosphère de terreur : les garçons étaient battus jusqu’à en perdre conscience, leurs cheveux étaient arrachés et les enfants étaient forcés de rester debout dehors toute la nuit dans le froid. D’autres témoignent d’agressions sexuelles systématiques commises par les prêtres qui profitaient des enfants vulnérables tels que ceux venant de familles monoparentales ou faisant le deuil d’un parent (Chrisafis, 2025).

« Bétharram était comme un supermarché pour prédateurs sexuels et ceux qui étaient abusés sexuellement ou violés avaient souvent le même profil : ils étaient vulnérables et leurs parents étaient séparés ou décédés. »

– Un garçon de 13 ans venant d’une famille monoparentale de Bordeaux 

En parallèle, la réputation de l’Abbé Pierre, longtemps célébré en France comme le défenseur des pauvres, a été entâchée par des allégations posthumes d’agressions sexuelles et de harcèlement. Depuis 2024, des femmes se sont présentées à la police et ont témoigné. Certaines d’entre elles étaient mineures au moment des abus (Reuters, 2025). 

Cependant, malgré l’ampleur de ces révélations, les procureurs ont expliqué ne pas pouvoir procéder à une enquête formelle car l’Abbé Pierre est décédé en 2007, rendant ainsi toute poursuite criminelle impossible d’un point de vue légal. Alors que les institutions ont offert des réparations symboliques, le manque de recours juridique indique que l’institution passe encore avant la protection des enfants (Payne, 2025).

Comment l’Église a permis ces abus

Pendant des décennies, l’Église catholique en France a dépendu de son propre système de droit canonique plutôt que de la justice civile. Ce cadre parallèle a souvent donné la priorité à la préservation de l’institution plutôt qu’à la sécurité des enfants. Les violences étaient traitées comme un péché devant être pardonné ou une faiblesse qui devait être corrigée, et non un crime qu’il fallait rapporter (Callaghan, 2010).

Cette culture était renforcée par la façon dont les prêtres étaient formés. On enseignait au futur clergé l’obéissance stricte plutôt que le courage moral, ce qui créait un environnement dans lequel on dissuadait de remettre en question l’autorité. Les prêtres étaient élevés au rang de figures sacrées, et cette « autorité » faisait qu’il était impensable pour les enfants de résister et ils étaient alors sans défense (Coren, 2021).

Même après que le rapport du CIASE ait révélé des décennies de violences, certains au sein de l’Église française ont défendu le secret de la confession, assurant qu’il engagait davantage que le droit civil. L’Archevêque Éric de Moulins-Beaufort a déclaré publiquement que le secret était « plus fort que les lois de la République » (National Catholic Register, 2021).

De plus, les récits de survivants et les archives internes montrent comment les supérieurs choisissaient régulièrement le transfert plutôt que la transparence. Les prêtres violents étaient réassignés à de nouvelles paroisses où ils continuaient d’être en contact avec des enfants. Les familles qui essayaient d’exprimer des inquiétudes finissaient dans le déni à force qu’on leur mette la pression et leur dise de « ne jamais dire cela à propos d’un des prêtres de Dieu » (Callaghan, 2010). 

Un exemple clair est le cas de Bernard Preynat, un prêtre qui a reconnu devant les autorités de l’Église avoir abusé de garçons scouts qui étaient sous sa charge dès les années 1990. Cependant, au lieu de le retirer, les responsables l’ont calmement réassigné à de nouvelles paroisses, lui permettant ainsi de rester en contact avec des enfants pendant des décennies (Vaux-Montagnyr, 2020). 

Vivre avec les conséquences de la maltraitance

Les victimes décrivent l’impact psychologique comme une « peine de prison à vie ». Elles parlent de souvenirs intrusifs, de perte d’estime d’elles-mêmes, de dépression et de relations fragiles (Vera-Gray, 2023). Un survivant témoigne : 

« Cette créature détestable a détruit en moi tout sentiment de compassion et d’amour. J’étais un handicapé de l’amour, incapable d’en recevoir, incapable d’en donner. Je faisais semblant. Quel sens a une vie sans amour ? »

–  Un survivant d’abus sexuels cléricaux à l’âge adulte. 

Ces mots révèlent l’intensité des dégâts causés par ces violences quand les survivants ne sont pas écoutés. Son expérience reflète ce que les recherches ont invariablement démontré : les abus sexuels sur enfants peuvent fragiliser la capacité d’une personne à faire confiance, à forger des relations sûres et même à croire en sa propre valeur. Les conséquences de ces violences vont bien au-delà de la santé mentale et façonnent chaque aspect de la vie, impactant le bien-être physique et créant des problèmes de santé sur le long terme (Vera-Gray, 2023).

Pour de nombreux survivants, la violation elle-même n’était pas la seule forme de violence mais il y avait aussi les décennies passées ensuite dans le déni. Les familles et les autorités de l’Église minimisaient souvent les faits, les niaient ou appelaient au pardon. Ce silence aggravait les blessures, laissant les enfants seuls avec leurs souffrances. Pour certains, apporter leur témoignage des décennies plus tard a été la première étape vers la guérison (CIASE, 2021).

Mais le témoignage seul n’est pas suffisant. Les experts en protection de l’enfance dans le monde insistent sur le fait que la guérison nécessite un soutien apporté à temps, des aidants dignes de confiance et des services prenant en compte les traumatismes. Les survivants ont besoin d’un accès à des soins de santé, des soins psychosociaux et une éducation qui les aident à retrouver de la stabilité. Les aidants jouent un role déterminant : quand les parents croient et ont de la compassion pour leurs enfants, ces derniers ont davantage de chances de s’en sortir (UNICEF, 2023).

La protection juridique contre la maltraitance d’enfants en France

Le droit français protège de manière solide les enfants des abus sexuels. Dans le Code pénal français, les crimes sexuels tels que l’abus sexuel, les agressions sexuelles, le viol, la pornographie et la prostitution d’enfants sont des crimes (arts. 222-22, 222-23, 227-22 à 227-26, 225-7). Le viol d’enfant âgé de moins de 15 ans est sanctionné par une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans (Vaz Cabral et al, 2022).

Plusieurs réformes ont depuis renforcé les réponses apportées par la loi aux violences sexuelles : 

  • La loi n°98-468 (1998) a renforcé les sanctions pour crimes sexuels contre mineurs, introduit une surveillance des criminels sur le long terme et développé les droits des victimes, comme par exemple l’accès aux enregistrements d’audiences et l’accès à des soins médicaux (Lafourcade & Dartigue, 2023).
  • La loi n°2016-297 (2016) va encore plus loin en exigeant que les juges nomment des administrateurs indépendants lorsque l’autorité parentale est incapable de garantir la sécurité et le bien-être de l’enfant (Lafourcade & Dartigue, 2023).
  • Plus récemment, la loi du 7 février 2022 a élargi la définition de maltraitance pour y inclure la maltraitance institutionnelle. Cela représente un changement majeur : la responsibilité s’applique non seulement aux individus mais aussi aux institutions qui ont caché cette maltraitance (ONPE, 2022).

Au niveau international, la France a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant (CRC) en janvier 1990. Cette ratification impose des obligations contraignantes pour mettre le droit français au niveau du CRC et s’assurer que les enfants sont protégés de toutes les formes de violence (Action Education, 2024). 

En tant que membre de l’Union Européenne, la France a aussi des obligations contraignantes dans le cadre de la législation européenne. La directive 2011/93/EU de l’UE exige de tous les membres états que toutes les formes de violence sexuelle commises sur des enfants soient illégales (FRA, n.d.).

Mettre en place une réponse systémique aux violences commises par l’Église en France 

Suite au rapport publié par le CIASE, deux structures indépendantes ont été créées : le CRR (Commission Reconnaissance et Réparation) et le INIRR (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de reparation) (Méténier, 2025).

Cependant, les experts et survivants sont d’accord avec le fait que des sessions d’écoute et des compensations financières, bien qu’importantes, ne suffisent pas à répondre à l’intensité des blessures. La reconnaissance doit être accompagnée de réformes structurelles pour s’assurer que de telles maltraitances ne se répètent jamais (Méténier, 2025).

  1. Le signalement obligatoire doit être appliqué sans exception. En France, le clergé a parfois affirmé que le secret de la confession l’emportait sur le droit civil mais le gouvernement a clairement sougliné qu’aucune règle religieuse ne pouvait primer sur le devoir de signaler les cas de maltraitance (Chrisafis, 2021).
  1. Il faut garantir une prise en charge des survivants sur le long-terme. Les compensations financières ne peuvent pas réparer les blessures psychologiques, sociales et physiques causées par la maltraitance. Les survivants vivent souvent avec un traumatisme complexe qui nécessite un soutien à vie. Ce soutien passe par une thérapie prenant en compte le traumatisme, des programmes de réintegration sociale et des soins de santé spécialisés (IJM, 2024).
  1. L’Église doit reconnaître l’ampleur des violences, leur nature systémique et les dégâts profonds qu’elles ont causés. Cette reconnaissance doit être rendue visible par le biais de mémoriaux publics, de cérémonies et autres actes symboliques aux côtés de compensations financières individualisées gérées par des organismes indépendants (CIASE, 2021).
  1. La prévention doit commencer au niveau de la formation des prêtres. Les programmes de formation qui sont actuellement mis en place manquent de sélection et surveillance efficace permettant ainsi aux individus qui risquent d’avoir des comportements violents d’entrer dans le ministère (Ballano, 2024).

Combinées, ces mesures, la réponsibilité, la prise en charge des survivants et l’éducation préventive constituent la base d’une réponse systémique. C’est seulement en combinant la reconnaissance aux réformes que la France pourra réellement honorer les survivants et préserver la dignité des générations futures.

Chez Humanium, nous défendons les enfants et survivants blessés par ces violences partout dans le monde où de telles violations se produisent. Vous pouvez soutenir notre mission de protection des enfants et construire un avenir plus sûr en choisissant de faire un don, parrainer un enfant ou devenir bénévole.

Écrit par Lidija Misic

Traduit par Catheline Hannier

Relu par Victoria Maître Headdon

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