Enfants du Liban
Concrétiser les droits de l’enfant au Liban
Le Liban est en pleine reconstruction depuis le violent conflit qui a éclaté à la fin du 20ème siècle. La situation des enfants a été largement ébranlée par les circonstances géopolitiques du pays et, malgré certains efforts accomplis, le Liban a encore beaucoup de progrès à effectuer pour parvenir à une protection idéale et complète des droits des enfants.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 8,07 / 10 Population : 4,5 millions Espérance de vie : 80 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants au Liban :
Près de 30 % de la population libanaise vit en dessous du seuil de pauvreté. Il existe dans ce pays de grandes inégalités sociales, issues notamment des conflits récents. Par exemple, 95 % des biens appartiennent à seulement 5 % de la population.
Cette pauvreté prive malheureusement de nombreux enfants de leurs droits, les empêchant notamment d’aller à l’école, ou encore les obligeant à travailler avant l’âge légal.
Au Liban, environ 10 % des enfants ne sont pas scolarisés. De plus, la qualité de l’enseignement et de ses structures, malgré l’effort récent du pays en la matière, laisse grandement à désirer. De ce fait, il existe un décalage entre la scolarité et l’emploi ; les jeunes qui sortent de l’école sont fréquemment confrontés au chômage ou n’ont pas accès aux professions les plus techniques.
Le conflit armé de la fin du 20ème siècle a entraîné la destruction de nombreuses écoles et a eu des répercussions considérables sur la qualité de l’enseignement au Liban. La reconstruction du pays n’est pas encore achevée et les dommages de cette guerre se font encore ressentir dans le système éducatif libanais.
Même si la situation au Liban n’est pas des plus graves, environ 7 % des enfants libanais sont obligés de travailler pour aider leur famille. Beaucoup de jeunes garçons sont employés pour des travaux agricoles, de métallurgie ou de menuiserie. Les conditions de travail sont cruelles et les enfants se tuent à la tâche pour un salaire de misère. Pourtant, le Liban a signé la Convention sur le Travail des Enfants de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), mais les moyens de contrôle et de mise en œuvre des dispositions de ce texte sont largement insuffisants.
Durant les conflits, beaucoup de villages n’ont pas eu accès à l’eau potable. Beaucoup d’ONG apportent leur aide pour rétablir cet accès. Toutefois, certains enfants sont encore privés d’eau dans les villages les plus reculés du pays.
De plus, l’eau potable mise à la disposition des populations par les autorités publiques est insuffisante. Ainsi, les Libanais sont obligés d’avoir recours à des fournisseurs privés moyennant finance. Ces circonstances sont largement défavorables aux enfants qui doivent faire des compromis s’ils veulent avoir accès à l’eau : travailler pour aider au paiement des fournisseurs ou réduire leurs dépenses dans d’autres domaines (nourriture, divertissements…).
Les enfants victimes des conflits
La colère contre l’ancien puis contre le nouveau gouvernement libanais s’est illustrée par une escalade de violence dans les rues. Les enfants ont été considérablement touchés par ces révoltes : de nombreuses écoles ont été contraintes de fermer ; la sécurité et la protection des enfants ont été gravement affaiblies.
Les nombreux conflits dont le Liban a été le siège ont également entraîné la séparation de nombreuses familles. Ainsi, certains enfants se retrouvent seuls et sans nouvelles de leurs proches.
Le Liban est encore victime de nombreuses attaques terroristes et malheureusement, ces actes visent en général des lieux publics et touchent donc de jeunes enfants innocents.
La situation géographique du Liban amène beaucoup de familles irakiennes, syriennes et palestiniennes à se réfugier dans ce pays. Or le Liban n’a pas ratifié la Convention des Nations Unies sur le statut des réfugiés. Les droits des enfants réfugiés, qui vivent en grande majorité dans une pauvreté extrême, sont donc très peu protégés.
Les enfants réfugiés sont fréquemment employés par des Libanais qui les soumettent à des conditions de vie misérables en échange d’un salaire déplorable. Ces enfants sont également sujets à de graves troubles psychologiques en raison des conflits qu’ils ont vécus dans leur pays d’origine et le Liban manque considérablement de moyens pour les aider à surmonter ces traumatismes.
Dans les camps de réfugiés, les enfants se mettent souvent en danger en raison de l’absence de protection de leurs droits. Ainsi, même s’ils sont scolarisés, ils vont peu à l’école, la violence familiale est fréquente et les enfants se réfugient bien trop souvent dans la drogue.
En outre, l’accès au soin de santé est moindre dans ces camps. De nombreuses ONG sont présentes afin d’épauler les professionnels libanais de la santé ; cependant, leur aide est loin d’être suffisante. Les enfants malades sont peu ou pas soignés et le manque d’hygiène se fait cruellement ressentir.
Discrimination envers les jeunes filles
Certaines dispositions législatives libanaises sont encore aujourd’hui discriminatoires envers les femmes. Ainsi, les femmes, y compris les fillettes, disposent d’un statut différent de celui des hommes.
Le Liban tente de mettre en place certaines protections et octroie certains droits aux femmes. Cependant, aucun moyen de contrôle n’aboutit et la discrimination se poursuit.
La loi sur la nationalité est l’illustration parfaite de cette discrimination : en effet, cette loi prévoit que la transmission de la nationalité ne se fasse que par le père, la mère ne pouvant donc pas transmettre la nationalité libanaise à son enfant.
La discrimination envers les filles se fait également ressentir au niveau de leur droit d’expression. Leur opinion importe peu et leur avis est passé sous silence.
Les mariages précoces et forcés ne sont pas rares au Liban. Entre 2000 et 2009, plus de 10 % des jeunes femmes libanaises interrogées déclarent avoir été mariées avant l’âge de 18 ans. De plus, ces jeunes filles n’ont que très rarement le libre choix de leurs époux.