Enfants du Cambodge

Enfants du Cambodge

Concrétiser les droits de l’enfant au Cambodge

Bien que son économie constitue aujourd’hui l’une des plus dynamiques d’Asie, le Cambodge est encore très loin de protéger suffisamment les droits de ses enfants. En effet, la situation de ceux-ci est grave, cruelle et tragique. Ce pays doit, par conséquent, absolument fournir d’importants efforts pour que les enfants puissent bénéficier de meilleures conditions de vie.

Carte-droits-de-l'enfant-dans-le-monde-2014-MINI (2)   CAMBODGE

redIndice de Concrétisation des Droits de l’Enfant : 7,20 / 10
Niveau rouge : Situation difficile

Population: 16 millions
Pop. de 0-14 ans : 32,2 %

Espérance de vie : 71,9 ans
Mortalité des – de 5 ans : 25 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants au Cambodge:

Pauvreté

Environ un tiers de la population cambodgienne vit en-dessous du seuil de pauvreté. Le pays qui se remet à peine d’une guerre violente qui l’a déchiré dans la fin du 20ème siècle. Le Cambodge est également marqué par une très forte disparité entre les milieux urbains et ruraux. Ces derniers sont les plus touchés par la pauvreté. Les enfants issus des régions pauvres sont ainsi majoritairement exposés à la malnutrition et à des conditions de vie très marginales.

Droit à la santé

La situation est grave et la santé des enfants médiocre au Cambodge.

Le SIDA est très répandu et touche malheureusement beaucoup d’enfants. Un tiers des nouvelles infections est transmise de la mère à l’enfant. De plus, un grand nombre d’enfants se retrouvent orphelins après la mort de leurs parents en raison du Sida.

Les installations hospitalières sont insuffisantes et surtout en très mauvais état. Bien souvent, elles ne disposent pas de service de pédiatrie. Les enfants sont donc confrontés à toutes les infections et maladies présentes dans l’hôpital.

La santé des enfants est également affectée par les conséquences des conflits ayant touché le Cambodge. Par exemple, la moitié des victimes des mines antipersonnel sont des enfants.

Plus des trois quarts des naissances ont lieu au domicile de la mère. Cela explique en partie le taux de mortalité infantile élevé dans ce pays.

Droit à l’eau

L’accès à l’eau potable est un problème très grave au Cambodge. Les zones rurales sont les plus particulièrement touchées. En effet, dans ces régions, environ 16 % de la population seulement dispose de l’eau potable, alors qu’environ 80 % des Cambodgiens vivent en campagne. De nombreux enfants meurent ainsi de maladies diarrhéiques. L’hygiène reste également très problématique : les familles et même les écoles ne sont pas toujours équipées de toilettes.

Droit à l’éducation

Plus de 10 % des enfants cambodgiens ne sont pas scolarisés aujourd’hui. L’accès à l’éducation pour les jeunes filles est encore plus restreint puisque seulement 20 % d’entre elles vont dans une école secondaire.

Même si le taux de scolarisation s’est amélioré ces dernières années, les conditions de scolarité sont déplorables. Le matériel et l’hygiène dans les écoles sont largement insuffisants. En outre, les enfants combinent travail et école. Ils ne peuvent donc pas étudier dans de bonnes conditions.

Travail des enfants

Le travail est une réalité quotidienne pour environ 45 % des enfants de 5 à 14 ans au Cambodge. On estime à plus de 300 000, le nombre d‘enfants obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille.

Des tâches extrêmement dangereuses attendent les enfants des familles les plus pauvres. Certains d’entre eux travaillent abusivement dans les marais salants, en usine, ou pour les industries du bâtiment en plein essor. D’autres sont souvent confrontés au commerce du sexe ou de la drogue.

Exploitation sexuelle

De très nombreux enfants cambodgiens à la recherche d’emploi, sont bien, souvent, victimes d’exploitations et d’agressions sexuelles.

Une grande partie de ce trafic se déroule à la frontière avec la Thaïlande. Beaucoup sont ainsi vendus pour intégrer le réseau  thaïlandais de prostitution. Les jeunes cambodgiens fuyant la pauvreté de leur pays se retrouvent alors au cœur du commerce du sexe où ils affrontent maltraitances, agressions, grossesses indésirables et conditions de vie très misérables.

La législation cambodgienne réprime ces traites d’enfants et exploitations sexuelles. Malheureusement, les policiers ne sont pas dignes de confiance. Eux-mêmes sont fréquemment auteurs de harcèlements, abus et violences envers ceux et celles qu’ils arrêtent. Ainsi, les rares viols et agressions qui sont dénoncées se perdent dans un système judiciaire totalement corrompu.

Mariage d’enfants

23 % des jeunes femmes cambodgiennes interrogées confient avoir été mariées avant l’âge de 18 ans.

Il arrive que lorsqu’une fillette cambodgienne est violée et que l’agresseur est connu, la famille de la victime, honteuse de l’impureté de leur fille, propose le mariage au violeur. La jeune fille doit alors surmonter les conséquences déplorables du viol, celles d’un mariage à son trop jeune âge. Elle doit en plus accepter que son violeur partage sa vie tous les jours. Une telle situation est dramatique et les conséquences psychologiques qu’elle engendre sont généralement irrémédiables.

Droit à l’identité

Plus de 30 % des naissances ne sont pas officiellement déclarées au Cambodge.

L’enregistrement de la naissance et l’attribution de la nationalité  à l’enfant, lui octroient sa capacité juridique. Pour les enfants dont l’identité n’est pas enregistrée,  cela signifie qu’ils ne seront pas officiellement reconnus en tant que membres de la société. Ils ne pourront  pas faire valoir leurs droits. Ils seront alors invisibles aux yeux de la société.