La jeunesse, en première ligne pour le changement

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La Journée mondiale des compétences des jeunes, célébrée aujourd’hui, permet de souligner l’importance de reconnaître la valeur incommensurable de l’action sociale et des compétences propres à la jeunesse. Le chômage des jeunes et leur accès difficile à l’éducation représentent des barrières monumentales aux opportunités, à la mobilité sociale et à la construction d’un avenir meilleur et durable ; cette construction est précisément l’un des piliers de la mission d’Humanium.

La Journée mondiale des compétences des jeunes en deux mots

La Journée mondiale des compétences des jeunes du 15 juillet a été établie par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution 69/145 de 2014, dans le but de sensibiliser l’opinion publique à l’importance d’investir dans le développement des compétences des jeunes (Nations Unies, 2019). Cette journée annuelle œuvre à mettre en lumière les défis représentés par la lutte contre le chômage grandissant des jeunes, la dégradation de leur niveau de vie, l’augmentation des inégalités dans l’accès à l’éducation et aux formations professionnelles.
Selon les Nations Unies, cette journée a un rôle important à jouer dans l’aboutissement de l’Agenda 2030 pour le développement durable (Nations Unies, 2019) ; en particulier, l’objectif 4 du texte (« Une éducation de qualité ») correspond complètement aux objectifs d’Humanium. Promouvoir une éducation juste et de bonne qualité, supprimer les inégalités d’accès aux formations en raison des origines, du genre, des classes sociales et du pays – ce travail nous tient à cœur et nous le soutenons fortement.

Aperçu des données globales (Plan International, 2019)

  • Environ 50% des enfants non scolarisés, mais en âge d’être à l’école primaire vivent dans des zones touchées par des conflits..

  • 617 millions de jeunes partout dans le monde n’ont pas acquis les bases en mathématiques et en langue écrite..

  • 75 millions de jeunes sont formés, mais n’ont pas de travail..

  • Dans les dix prochaines années, un milliard de jeunes seront sur le marché du travail et une partie considérable d’entre eux sera confrontée à un avenir d’instabilité voire d’irrégularité légale du travail..

  • On estime que 23% des jeunes travailleurs dans le monde gagnent moins de 1,25 dollars par jour..

  • Environ 90% des jeunes vivent dans les pays en voie de développement..

Chômage et accès à l’éducation

Globalement, le chômage des jeunes, surtout répandu dans les pays en voie de développement, touche surtout les jeunes filles et les femmes, et augmente régulièrement (Plan International, 2019). L’accès au travail et à l’éducation est crucial non seulement pour la vie des enfants et des jeunes dans le monde, mais aussi pour les conséquence qu’il a sur le reste de la société : lorsque ces problématiques sont ignorées, elles contribuent à l’exclusion sociale, aux inégalités, aux troubles et conflits sociaux, et mettent un frein à la croissance économique, au développement et à la stabilité (Plan International, 2019). La promotion de l’éducation et des initiatives de formation, ainsi que d’un accès équitable aux opportunités professionnelles font donc partie intégrante de la construction d’un avenir plus juste.

La barrière du genre dans la scolarisation et l’accès à un métier

Les obstacles à l’éducation et à l’emploi touchent surtout les filles et les femmes, puisque les normes du genre constituent le principal obstacle qu’elles rencontrent lorsqu’il s’agit d’accéder à l’éducation et au monde du travail. Par exemple, elles sont plus souvent engagées pour un travail domestique « invisible », souvent dangereux et illégal. Plus de deux tiers des enfants employés à domicile sont des filles, et elles sont cruellement vulnérables face à l’exploitation et à la violation de leurs droits (Plan International, 2019). Cela implique qu’il est essentiel de travailler en contact étroit avec les familles, les communautés, les leaders locaux et religieux, aussi bien avec les garçons et les hommes qu’avec celles qui restent au centre de l’action menée – car cela est nécessaire pour aider à surmonter ces obstacles et garantir aux jeunes femmes les opportunités équitables qu’elles méritent.

2019, l’année de la promotion des droits des enfants

La Journée mondiale des compétences des jeunes 2019 a un sens particulier car elle sera suivie, seulement quelques mois plus tard, par le 30ème anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, en octobre. Les articles 28, 29 et 32 de la Convention assurent le droit des enfants à des opportunités égales dans l’éducation et à ne pas être soumis au travail forcé. De même, la Déclaration universelle des droits de l’homme dans ses articles 23 et 26 protège les droits fondamentaux à l’éducation et à l’emploi (Nations Unies, 2015). L’anniversaire prochain de la Convention ainsi que la Journée du 15 juillet rappellent le devoir légal et moral de la communauté internationale d’assurer le respect total des droits des enfants ; cet objectif est tout simplement au cœur des missions d’Humanium.

Au cœur des valeurs d’Humanium

Garantir une qualité de l’éducation est essentiel, mais insuffisant si l’on n’assure pas un marché du travail juste qui accueille les jeunes travailleurs. L’éducation, la formation et les initiatives en faveur de l’emploi doivent éviter toute condescendance et toute imposition d’une vision déconnectée de l’entreprise globale et des vies des travailleurs, afin d’inclure les enfants et les jeunes gens, et s’assurer qu’ils priment sur le façonnage et la direction des services et dispositifs adaptés pour eux.
C’est pourquoi Humanium a choisi de toujours travailler avec des partenaires locaux, tels que « AVSI » au Rwanda et « Hand in Hand India », tirant sa force de la collaboration et de la priorisation des notions de connaissance contextuelle, expertise locale et liens déjà établis entre ces organisations du terrain et les jeunes de leurs communautés. Cette approche nous a permis de lancer un projet au Madhya Pradesh qui, grâce au lien collaboratif actuel, rend possible l’identification des jeunes les plus à risque ou déjà enrôlés dans du travail des enfants, et qui tireront alors un profit maximal de l’éducation, la formation et l’hébergement que nous contribuons à proposer.
Les enfants et les jeunes peuvent être beaucoup trop rapidement marginalisés. En tant qu’adultes, il est trop facile de démissionner de notre rôle, d’oublier, et de balayer d’une main le rôle immense que les enfants ont à jouer non seulement dans notre vie quotidienne, mais aussi dans les structures centrales de notre société globale.
Aujourd’hui, nous renouvelons nos actions, notre objectif et notre soutien aux contributions propres d’une jeunesse sans laquelle nous ne saurions vivre.

Écrit par Josie Thum
Traduit par Rita Di Lorenzo

Revu par Maureen Fauconnier

Références
Plan International, ‘Youth Unemployment: The Facts’ (2019), Lu sur : https://plan-international.org/eu/youth-unemployment-facts, consulté le 23/06/2019.
Shyamal Majumdar, UNESCO, ‘World Youth Skills Day’ (2017), Lu sur : https://www.youtube.com/watch?v=7Nwqn5o4HGA&feature=youtu.be, consulté le 24/06/2019.
United Nations, ‘Quality Education: Why it Matters’ (2015), Lu sur : https://www.un.org/sustainabledevelopment/wp-content/uploads/2018/09/Goal-4.pdf consulté le 23/06/2019.
United Nations, Universal Declaration of Human Rights (2015), Lu sur : https://www.un.org/en/udhrbook/pdf/udhr_booklet_en_web.pdf, consulté le 24/06/2019.
United Nations Events, ‘Background’, World Youth Skills Day (2019), Lu sur : https://www.un.org/en/events/youthskillsday/background.shtml, consulté le 21/06/2019.
United Nations General Assembly, Resolution 69/145, Sixty-ninth session, ‘World Youth Skills Day’ (2014), Lu sur : https://undocs.org/A/RES/69/145, consulté le 26/06/2019.