Enfants de Serbie

Enfants de Serbie

Concrétiser les droits de l’enfant en Serbie

Malgré des troubles politiques constants, la Serbie fait figure de bon élève : les progrès en faveur des enfants en matière de santé et d’éducation sont stables. En revanche, la pauvreté, l’exclusion sociale et la discrimination restent des problèmes sérieux. Pour y répondre, le Gouvernement serbe a mis en place un système national de protection de l’enfance.

   serbie

Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 8,76 / 10
Niveau jaune: situation plutôt bonne

Population : 7,1 millions
Pop.de 0 à 14 ans : 15,1 %

Espérance de vie : 74,1 ans
Mortalité des moins de 5 ans : 6 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Serbie:

Pauvreté

EEn raison de la crise économique mondiale, mais aussi de la transition de la société serbe, le niveau de pauvreté s’est accru dans le pays. Plus de 150 000 enfants vivent en-dessous du seuil de pauvreté; les enfants des zones rurales, notamment les Roms, sont les plus touchés par cette situation.

Maltraitance infantile

Beaucoup d’enfants serbes sont abusés, négligés, voire exploités. Cependant, aucune donnée statistique n’est disponible sur le sujet. En outre, aucun mécanisme de plainte officielle n’a été mis en place par le Gouvernement.

Droit à la santé

En Serbie, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est relativement bas: 7 ‰. Or, chez les enfants roms, la mortalité infantile s’élève à plus de 20‰. Des disparités en termes de soins de santé existent donc dans ce pays.

Par ailleurs, malgré l’amélioration du système de santé, la Serbie est confrontée à un manque de ressources financières. Ceci engendre d’une part, des difficultés dans le maintien des services hospitaliers et d’autre part, une démotivation chez les employés. Les soins prodigués sont ainsi compromis.

En outre, un grand pourcentage de jeunes est atteint du virus du SIDA; ils ne sont bien souvent dépistés que dans les dernières phases de la maladie. Les autorités compétentes ne fournissent quasiment aucune information quant au processus de contamination et aux moyens de contraception.

Droit à la non-discrimination

Bien que la législation serbe garantisse aux enfants le droit à la non-discrimination, certains jeunes des zones rurales et des régions les moins développées, tout comme ceux de certaines minorités, subissent encore des traitements inégaux.

Aujourd’hui encore, les enfants handicapés ne sont pas considérés comme les autres jeunes. Ils sont souvent éloignés de leur famille et placés dans des institutions. Dans bien des cas, ils ne disposent pas de personnel de soins spécialisés et ne sont pas intégrés au système éducatif. En outre, ils sont plus fréquemment sujets aux abandons, aux maltraitances et aux violences.

Par ailleurs, les Roms subissent également des formes de discrimination, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement, etc. Ils sont souvent maltraités, brutalisés et insultés par les policiers et les citoyens.

De plus, lors de leurs visites médicales, ils se voient fréquemment refuser des soins médicaux de la part de médecins. Leurs problèmes de santé, notamment en raison d’un logement insalubre, demeurent donc inchangés.

Toutefois, le Gouvernement a mis sur pied un programme de protection sociale des enfants Roms, afin d’améliorer leur situation.

Mariage des enfants

Dans certaines communautés, notamment chez les Roms des régions Sud et Est de la Serbie, le mariage des enfants existe encore. En effet, il arrive que des jeunes gens se marient entre 14 et 18 ans. Cependant, le nombre de mariages d’enfants roms a diminué ces dernières années, alors que les mariages d’enfants serbes ont augmenté.

Droit à l’identité

Les naissances des enfants roms ne sont pas toutes déclarées aux autorités serbes. Ainsi, pour ces enfants sans certificat de naissance, le droit à l’identité n’est pas accessible. En effet, ils ne sont pas reconnus en tant que membre à part entière de la société et ne peuvent donc pas faire valoir leurs droits. Ils restent dès lors comme invisibles aux yeux de la collectivité.

Par ailleurs, les enfants qui n’ont pas été enregistrés ne sont pas protégés contre les abus tels que le travail forcé, la prostitution, les mariages précoces, le trafic, la traite, etc.

Les enfants réfugiés

Suite aux conflits des années 90, la Serbie accueille l’une des plus importantes populations réfugiées et déplacées en Europe (Kosovo, Croatie, Bosnie-Herzégovine, etc.).

Généralement, les familles et leurs enfants vivent dans des centres d’accueil mis à leur disposition. Toutefois, il arrive qu’ils soient logés temporairement dans des habitations vétustes, sans eau ni électricité. Ainsi, leurs droits à la santé et à un logement adéquat restent encore bafoués dans certaines régions serbes.

Détention des mineurs

Les enfants serbes qui entrent en conflit avec la loi sont souvent des victimes. En effet, ils deviennent délinquants en raison de certaines difficultés financières ou familiales (abus, négligences, etc.). Au lieu d’obtenir de l’aide, ces jeunes sont souvent exclus et se tournent vers la délinquance.

En Serbie, le système de justice juvénile ne tient pas compte des directives et recommandations de l’ONU. Il fait donc face à d’importants problèmes. Néanmoins, l’État, en partenariat avec des organisations internationales, a mis sur pied un programme de réforme de ce système afin d’assurer les droits des enfants en conflit avec la loi.