Enfants d’Ukraine
Concrétiser les droits de l’enfant en Ukraine
Certains problèmes continuent d’affecter le bien-être des enfants ukrainiens. Leur prise en charge étatique doit, en outre, s’accroître afin de garantir le respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, que l’Ukraine a ratifiée.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 7,68 / 10 Population: 42,6 millions Espérance de vie: 68,5 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Ukraine:
La pauvreté touche environ 35 % de la population ukrainienne. Le pays a récemment mis l’accent sur le soutien aux familles et aux enfants, améliorant ainsi leur situation. Cependant, la pauvreté continue de se répercuter sur le bien-être des enfants et sur la jouissance de leurs droits. En outre, l’impact de cette situation économique est particulièrement important pour les familles nombreuses ou celles ayant un enfant de moins de 3 ans.
En théorie, les services de santé sont gratuits en Ukraine. Cependant, en pratique, les coûts sont élevés et ne permettent pas à tous les enfants de bénéficier des soins nécessaires. Les services sanitaires sont trop rares et trop chers : les enfants vivant dans les zones rurales ou issus de familles pauvres ont bien du mal à recevoir les soins dont ils ont besoin.
Certains problèmes en matière de santé des enfants persistent en Ukraine. Le taux de mortalité infantile est, par exemple, un des plus élevés de la région. Toutefois, le pays a entrepris des efforts concernant les soins prénataux et néonataux, notamment en vue d’augmenter le nombre de naissance. En effet, celles-ci sont aujourd’hui trop peu nombreuses pour répondre au besoin de la population, particulièrement dans les zones rurales.
La prévalence du SIDA ne cesse d’inquiéter les services sanitaires ukrainiens. En effet, malgré des efforts en matière de prévention et d’information sur ce virus, il demeure très répandu. En outre, la transmission du virus de la mère à son enfant n’a pas véritablement diminué.
De plus, les soins et traitements nécessaires aux enfants atteints sont trop insuffisants. Qui plus est, ces enfants sont également victimes de nombreuses formes de discrimination eut égard à leur maladie.
Le nombre d’enfants victimes de mauvais traitements est très préoccupant en Ukraine. Cette violence apparaît sous différentes formes et est pratiquée dans différents cadres.
En outre, les mineurs en détention ne sont pas correctement protégés contre la maltraitance. Ainsi, de nombreuses allégations de violences physiques sur les enfants détenus, ou lors d’interrogatoires par les services de police ont été dénoncées. Des cas similaires sur des enfants migrants ont également éclaté. Pour certains, la torture aurait même été employée pour obtenir des aveux.
La deuxième forme de violence inquiétante est les châtiments corporels. Cette pratique, pourtant prohibée par la loi, est courante en Ukraine. Dans le cadre scolaire ou familial, les enfants souffrent de ces violences et hésitent bien souvent à les dénoncer.
La situation des enfants handicapés en Ukraine révèle une grande discrimination à leur égard. En effet, ces derniers, considérés comme malades, sont mis en marge de la société et ne peuvent jouir pleinement de tous leurs droits. Ils sont placés en institutions spécialisées dès leur plus jeune âge et se heurtent à d’innombrables barrières pour accéder, comme les autres, aux services éducatifs, sociaux et sanitaires.
La façon dont ils sont perçus contribue incontestablement à renforcer leur mise à l’écart et a des conséquences néfastes sur leur bien-être et leur développement.
On relève en Ukraine de plus en plus d’actes de racisme et de xénophobie. Cette vague de discrimination touche particulièrement les enfants des minorités (surtout les Roms), les enfants réfugiés, malades, pauvres ou handicapés.
Cette discrimination est visible à plusieurs échelles : d’une part, ces enfants font l’objet d’attaques parfois violentes de la part du reste de la population et, d’autre part, ils se heurtent à bon nombre d’obstacles pour accéder à leurs droits ou bénéficier d’aides publiques au même titre que les autres.
On estime qu’environ 8 % des enfants ukrainiens travaillent. Les pires formes de travail sont interdites par la législation nationale mais le nombre d’enfants présents dans les commerces illégaux est très préoccupant. Certains travaillent en outre dans des mines de charbon et vivent alors dans des conditions déplorables et extrêmement dangereuses. Par ailleurs, le commerce du sexe emploie également beaucoup de mineurs pour alimenter les réseaux de prostitution, de pornographie…
La grande majorité des enfants est scolarisée en Ukraine. Cependant, le système éducatif n’est pas pour autant idéal. L’accès aux écoles s’avère notamment semé d’embûches dans les régions rurales en raison du manque d’infrastructures.
De plus, le nombre d’établissements préscolaires est en constante diminution et ne permet alors qu’à 61 % des enfants d’y accéder. Enfin, les infrastructures prévues pour la scolarité sont désuètes et de mauvaise qualité.
L’État ukrainien l’a lui-même reconnu : le phénomène des enfants des rues est un problème « grave ». Leur nombre est préoccupant et ils sont confrontés à des conditions de vie très précaires. Entièrement livrés à eux-mêmes, ces enfants ne vont pas à l’école, ne peuvent accéder librement aux soins médicaux et ne disposent pas de logement décent. Par ailleurs, ils sont beaucoup plus exposés à la consommation de drogues et donc aux maladies que celle-ci peut engendrer (VIH).
Droit à l’environnement
Les enfants ont le droit de grandir dans un environnement sain. Or, un problème reste préoccupant pour la santé des enfants ukrainiens : il s’agit des répercussions de la catastrophe de Tchernobyl. Ce drame a déjà été très meurtrier mais, selon certains membres des Nations Unies, « en termes de santé humaine, le pire reste encore à venir ».
En outre, des millions d’enfants ont été affectés par ce désastre qui continue de faire des ravages sur leur santé : malformations, vieillissement prématuré, pneumonie…