Enfants d’Irlande

Enfants d’Irlande

Concrétiser les droits de l’enfant en Irlande

Les enfants ont globalement une très bonne qualité de vie en Irlande. Cependant,  afin de respecter au mieux la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, l’Irlande doit faire davantage d’efforts. Le respect de certains principes tels que la non-discrimination ou l’interdiction de la violence à l’encontre des enfants doit encore être amélioré, et ce, dans un contexte économique difficile.

  RLANDE

Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 9,05 / 10
Niveau vert : situation bonne

Population: 4,8  millions
Pop.de 0 à 14 ans: 21,1 %

Espérance de vie: 80,7 ans
Mortalité des moins de 5 ans: 3 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Irlande:

Pauvreté

Les aides sociales à destination des foyers les plus pauvres ne sont pas suffisantes et les enfants les plus défavorisés en souffrent. Les familles monoparentales sont particulièrement touchées,  et la crise financière a encore accentué ce phénomène en raison de l’augmentation du chômage ainsi que des restrictions budgétaires du gouvernement toujours plus importantes.

Discrimination

On note des cas de discrimination envers la minorité rom, les gens du voyage,  ainsi que les enfants handicapés, notamment dans l’admission aux écoles, ainsi que dans l’accès au logement ainsi qu’aux services de santé de base.

Il semble que des comportements et propos racistes soient encore recensés au sein des écoles, dans le primaire et le secondaire, de la part des enseignants comme des enfants entre eux.

Les efforts de l’Irlande pour intégrer ou familiariser les enfants des communautés étrangères à la culture irlandaise sont insuffisants et leur marginalisation reste problématique.

Protection de l’enfance

Un rapport très médiatisé a rendu public des cas de maltraitance dont ont été  victimes plus de 30 000 enfants,  qui avaient été placés dans des institutions catholiques par l’Etat entre 1936 et 2000. Les plaintes n’ont souvent pas été enregistrées, ni suivies d’enquêtes.

Un autre rapport relève des centaines de cas d’abus sexuel et de maltraitance commis par des prêtres entre 1975 et 2004, là encore occultés par l’Église et les autorités. Les enfants n’ont pas été protégés et certains d’entre eux sont même morts sans que les coupables ne soient sanctionnés.

Ces affaires reflètent les graves lacunes du système de protection et de prise en charge des enfants. Dans les deux cas, on parle de torture et d’actes inadmissibles qui ont été couverts par la population comme par les autorités à différents niveaux.

Un référendum concernant l’introduction d’une nouvelle disposition sur les droits de l’enfant dans la Constitution devait être organisé en 2010. Le but était de prévenir de tels abus. Ce projet a cependant été reporté, tout comme les directives pour la protection de l’enfance que l’Irlande devait transposer dans son droit national. Ce type de violations risque en conséquence d’être à nouveau perpétré dans les mêmes conditions.

Maltraitance domestique

Les punitions corporelles ne sont pas explicitement interdites dans le cadre familial. Le manque de sensibilisation de la population aux formes non violentes d’éducation et de discipline,  ainsi qu’aux effets néfastes des châtiments corporels est regrettable.

Par ailleurs, il est dommage que l’Irlande ne lutte pas davantage contre les mutilations génitales féminines pratiquées sur son territoire.

Détention de mineurs

Certaines mesures ,telles que la détention, sont encore trop souvent appliquées,  alors qu’elles ne devraient être utilisées qu’en dernier recours. Le manque de mesures alternatives à l’enfermement des enfants est également déplorable.

D’autre part, les enfants ne seraient pas tous détenus dans des cellules séparées des adultes. Par exemple, certains centres pour des jeunes de 18 à 21 ans accueillent des mineurs de 16 à 17 ans et refusent l’accès aux associations de défense des droits de l’enfant souhaitant visiter les lieux et vérifier les conditions de détention des enfants.

Intérêt supérieur de l’enfant

L’opinion de l’enfant et la notion d’intérêt supérieur sont encore trop peu prises en compte au cours des différentes  procédures législatives et des décisions administratives et judiciaires.

De la même manière, la religion catholique, très présente en Irlande, a une grande influence dans le système scolaire. Les enfants qui ne sont pas catholiques ne peuvent pas choisir une éducation religieuse d’une autre confession, ou encore même laïque.

Santé

Les enfants les plus vulnérables, principalement les réfugiés, ont de grandes difficultés à accéder aux soins gratuits. La prise en charge des enfants atteints de maladies mentales est également critiquable de par le manque de structures et de services adaptés à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Les enfants victimes de troubles psychologiques sont souvent traités avec des adultes,  alors qu’ils nécessiteraient une prise en charge spécifique. Il manque également des structures et des prestations sociales destinées à venir en aide aux orphelins.

Adolescents

Les jeunes consomment beaucoup d’alcool et le manque de campagnes de sensibilisation sur les effets néfastes de cette substance sur la santé est à déplorer. Par ailleurs, le taux de suicide des garçons est assez élevé et semble en corrélation avec cette consommation.

Les adolescents manqueraient également de cours d’éducation sexuelle. Cette absence d’information n’est pas sans conséquences sur la santé de ces mineurs. Le risque de transmission des maladies sexuelles est plus élevé. De plus, l’interruption volontaire de grossesse n’étant pas autorisé, les jeunes filles souhaitant avorter doivent le faire clandestinement et souvent dans des conditions d’hygiène déplorables.