L’histoire des inondations dévastatrices au Pakistan a eu de graves répercussions sur les enfants, augmentant leur vulnérabilité aux maltraitances et affectant négativement leur santé mentale. Bien que des lois sur la protection de l’enfance existent, leur mise en œuvre doit être améliorée pour faire face au sort des enfants déplacés et les réadapter.
Afin de mettre en œuvre ces efforts, il est crucial de fournir un soutien psychosocial aux victimes d’inondations, en particulier aux enfants. En outre, pour soutenir efficacement les enfants touchés par les inondations au Pakistan, les efforts humanitaires doivent donner la priorité à l’élaboration de politiques et de services de santé mentale pour enfants, ainsi qu’aux investissements dans la formation et l’éducation.
L’histoire des inondations dévastatrices au Pakistan
Au cours du siècle dernier, le Pakistan a connu 28 inondations dévastatrices qui ont coûté la vie à plus de 13 000 personnes en l’espace de 75 ans. Le gouvernement a été continuellement critiqué pour sa lenteur à réagir et son manque de mesures préventives. L’étendue de la dévastation causée par chaque nouvelle catastrophe continue de s’aggraver, la destruction physique, la perte de maisons et de vies humaines servant de miroir à ces dommages sans précédent.
Les organisations humanitaires ne sont pas en mesure de faire face aux problèmes croissants, car le pays a non seulement du mal à réaliser les droits des enfants, mais fait face aussi à un chômage élevé, à des dommages aux infrastructures, à des déplacements et à une crise sanitaire persistante (Raza M, 2022).
La corruption associée à l’ignorance environnementale semble constituer le plus grand danger dans les temps à venir. Le Pakistan est notoirement célèbre non seulement pour ses inondations fréquentes, mais aussi pour ses tremblements de terre dévastateurs et son terrorisme. Le tremblement de terre de 2005 a coûté la vie à 19 000 enfants.
Les experts estiment que cette catastrophe aurait pu être évitée si les autorités n’avaient pas fermé les yeux sur les constructions illégales qui ont lieu dans tout le pays. La réponse passive et lente du gouvernement a perpétué l’impact des catastrophes naturelles, laissant des millions de personnes touchées (Raza M, 2022).
Lois sur la protection de l’enfance et leur mise en œuvre
Malgré la reconnaissance par le pays du droit de chaque enfant à l’éducation, selon les données de Human Rights Watch, cinq millions d’enfants n’étaient pas scolarisés avant même que la pandémie ne frappe en 2020. En conséquence, plus de 45 millions d’enfants ont été touchés par la fermeture des écoles. Les enfants sont également fréquemment victimes des bombardements qui se produisent dans tout le pays.
Le gouvernement a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990 mais ne l’a pas effectivement mise en œuvre, malgré le respect des réglementations relatives à la sécurité des enfants. Cela a entraîné des lacunes dans la protection et la promotion des droits de l’enfant (Human Rights Watch, 2021).
Les inondations de 2022 au Pakistan ont été la dernière catastrophe naturelle à avoir frappé le pays, entraînant la déscolarisation de plus de deux millions d’enfants et la mort de 615 enfants. Pour aggraver le problème, environ 10 millions d’enfants qui ont survécu aux inondations courent désormais un grand risque d’infection en raison d’un accès insuffisant à l’eau potable et de mauvaises conditions de vie (UNICEF, 2022). Les inondations au Pakistan ont laissé des millions de personnes dans un besoin urgent de liquide potable et de soins de santé en raison de sources d’eau contaminées et de dommages aux établissements de santé.
Bien que le gouvernement ait déployé des centaines de millions de dollars pour venir en aide aux survivants, le pays a désespérément besoin de l’aide internationale. Le nombre d’enfants souffrant de maladies respiratoires a considérablement augmenté, tandis que les taux de malnutrition ont doublé. Avec l’aide du gouvernement pakistanais, des organisations internationales ont administré des médicaments et des vêtements chauds, ainsi que mis en place des salles de classe provisoires et des centres d’apprentissage (Koulouthros Y, 2023).
Le sort des enfants déplacés et leur réhabilitation
Les enfants vivant dans des camps en plein air dans un pays où l’incidence de la maltraitance est élevée sont désormais plus vulnérables que jamais et exposés aux risques d’exploitation et de maltraitance. Comme l’Afghanistan, le Pakistan n’a pas été en mesure d’interrompre la transmission du poliovirus, ce qui en fait un environnement endémique.
Cela met une pression supplémentaire sur les médecins pour vacciner les enfants, qui vivent déjà dans de mauvaises conditions. Des organisations internationales ont offert un soutien psychologique pour aider les enfants à surmonter le traumatisme. Cependant, l’ampleur de ce désastre reste aux proportions bibliques (Koulouthros Y, 2023).
Selon l’UNICEF, «à la mi-janvier 2023, pas moins de 4 millions d’enfants vivaient encore à proximité d’eaux de crue contaminées et stagnantes, risquant leur survie et leur bien-être» (UNICEF, 2023). En plus de leurs besoins physiques, la crise actuelle que le gouvernement ne parvient pas à gérer de manière adéquate peut avoir de graves répercussions sur le bien-être mental des enfants. Le processus de reconstruction ce qui a été détruit devrait prendre plusieurs mois, voire plusieurs années (UNICEF, 2023).
L’impact des inondations sur la santé mentale des enfants
Des résultats tels que la dépression, les problèmes de gestion de la colère et la toxicomanie sont des effets potentiels des expériences traumatisantes auxquelles les enfants pourraient être confrontés à l’avenir. Il est crucial de leur fournir le soutien nécessaire pour les aider à se rétablir et minimiser le risque d’impacts négatifs à long terme sur leur santé mentale.
En formant des bénévoles et du personnel aux techniques des thérapeutes et en mettant en œuvre des politiques de protection de l’enfance lors de catastrophes naturelles, le gouvernement peut prendre l’initiative de fournir le soutien nécessaire à la santé mentale des enfants en temps de crise (Cheema et al., 2023). Malheureusement, la crise humanitaire a rendu les femmes et les enfants plus vulnérables. Les zones touchées par les inondations connaissent une recrudescence de la violence, les cas de maltraitance et d’exploitation devenant de plus en plus fréquents.
D’autres facteurs, tels que l’âge, l’origine ethnique et la religion influencent également la manière dont les femmes et les enfants sont traités dans un pays où les droits de l’homme étaient déjà sévèrement restreints. Les refuges sont malheureusement devenus des terrains propices pour les agresseurs qui exploitent les femmes et les enfants vulnérables, offrant des produits de première nécessité comme de la nourriture et des médicaments en échange de leur implication dans des activités illicites (Soomar M S. et al., 2023).
Ouvrir la voie à un avenir meilleur pour les enfants pakistanais
Pour résoudre le problème de l’exploitation et des maltraitances lors de catastrophes naturelles, le gouvernement du Pakistan doit mener une étude de recherche approfondie aux niveaux local et national. Cette recherche aidera à identifier les besoins de la population touchée, en particulier les femmes et les enfants, et à élaborer des politiques et des interventions appropriées pour les protéger.
De plus, il devrait y avoir un effort concerté pour demander des comptes à ceux qui exploitent la population vulnérable. Les femmes et les filles, en particulier, courent un risque plus élevé de maltraitance et d’exploitation, et des politiques et des garanties spécifiques doivent être mises en œuvre pour assurer leur sécurité et leur protection (Soomar M S. et al., 2023).
Il est impératif de se préparer aux crises inévitables. Les experts en santé publique recommandent de former les équipes de secours en cas de catastrophe au niveau national et de «les doter des connaissances et des compétences nécessaire pour traiter les problèmes de santé maternelle et comprendre la sensibilité de la santé reproductive et santé mentale des femmes et des filles» (Soomar M S. et al ., 2023). En résumé, des pays comme le Pakistan, sujets aux catastrophes naturelles, doivent redoubler d’efforts pour protéger les victimes les plus vulnérables.
Chez Humanium, nous pensons que tout le monde, en particulier les enfants, mérite de vivre une vie exempte d’abus et d’oppression, quel que soit l’endroit où ils vivent. Humanium croit fermement en un monde où les droits fondamentaux des enfants seraient respectés et mis en œuvre, et est activement impliqué dans des projets qui favorisent le bien-être des enfants dans différentes parties du monde. Si vous partagez notre passion inébranlable pour mettre fin aux violations des droits de l’enfant, nous vous invitons à vous impliquer, que ce soit en faisant un don, en faisant du bénévolat ou en parrainant un enfant.
Ecrit par Lidija Misic
Traduit par Gulbahar Ibis
Relu par Denis Gingras
Bibliographie:
Cheema A. Huzaifa, et al (2023), The mental health of children in flood-affected areas in Pakistan needs urgent attention. Retrieved from The Lancet Psychiatry at https://www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215-0366(22)00381-9/fulltext, accessed on March 11, 2023.
Human Rights Watch (2021), Pakistan: Events of 2021. Retrieved from Human Rights Watch at https://www.hrw.org/world-report/2022/country-chapters/pakistan, accessed on March 11, 2023.
Koulouthros Yvonne (2023), Risks for Children in Pakistan. Retrieved from Forbes at https://www.forbes.com/sites/unicefusa/2023/01/13/as-floodwaters-recede-grave-risks-for-children-in-pakistan/?sh=7d6c386d1f83, accessed on March 11, 2023.
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