Enfants de Lettonie

Enfants de Lettonie

Concrétiser les droits de l’enfant de Lettonie

 

Malgré une note de 8,55/10, la situation des enfants lettons n’est pas des plus enviable. Les problèmes auxquels ils doivent faire face demeurent encore nombreux, notamment en matière de violences, d’exploitation sexuelle et de discriminations envers les enfants des minorités. Afin de parvenir à améliorer la situation des droits de l’enfant, la Lettonie doit continuer sur sa lancée et redoubler d’efforts.

  lettonie

Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 8,9/ 10
Niveau jaune : situation plutôt bonne

Population: 1,9 millions
Pop.de 0 à 14 ans: 13,5 %

Espérance de vie: 72,2 ans
Mortalité des moins de 5 ans: 7 ‰

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Lettonie :

Droit à la santé

Pour certains enfants lettons, l’accès aux soins est encore difficile pour des raisons financières ou géographiques et ce, en dépit de l’introduction de mesures visant à élargir l’accès aux services de santé de base.

De plus, les maladies comme la tuberculose ou l’hépatite sont en progression et les carences en iode ainsi que la malnutrition persistent encore. De ce fait, mais également en raison de la violence, des accidents de la route etc., le taux de mortalité infantile est élevé (8‰).

En ce qui concerne les adolescents, on note un nombre élevé de grossesses chez les jeunes filles de 15 à 17 ans. Il est d’ailleurs fréquent qu’elles aient recours à l’avortement faute de ne pas avoir utilisé de moyen de contraception.

Quant aux jeunes malades mentaux, ils sont souvent placés en institutions spécialisées du fait que leurs familles ne possèdent pas les capacités financières pour s’occuper d’eux. Malheureusement, ils sont, la plupart du temps, privés de leur liberté.

Droit à l’éducation

En Lettonie, l’enseignement primaire et secondaire est gratuit et obligatoire. Outre les écoles classiques, il existe des écoles réservées aux minorités ethniques où la langue d’enseignement n’est pas le letton. Cependant, tout élève qui acquiert une éducation dans une autre langue se doit d’apprendre le letton et de passer ses examens dans cette même langue.

Le comité des droits de l’enfant a souligné un fort taux d’absentéisme scolaire dans le pays. Celui-ci résulte notamment de la pauvreté, du mauvais fonctionnement des moyens de transports, de la fermeture d’écoles dans les régions les moins peuplées, de l’école buissonnière, du manque d’intérêt manifesté par les parents pour l’éducation de leurs enfants et des brimades à l’école.

Enfants des minorités

En Lettonie, le principe de non-discrimination n’est pas pleinement appliqué. En effet, les enfants appartenant à des minorités comme les jeunes Roms, les russophones, les enfants handicapés ou encore ceux vivant en milieu rural n’ont souvent pas accès à des structures sanitaires et éducatives adaptées.

Les russophones

La Lettonie est lourdement critiquée pour les discriminations dont sont victimes les russophones qui représentent pourtant un tiers de la population du pays. Par exemple, afin d’obtenir la citoyenneté lettone, ils doivent tout d’abord avoir résidé pendant au moins 16 ans en Lettonie et, ensuite, réussir un examen de letton.

La Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance a recommandé aux autorités lettones de faire en sorte d’améliorer l’enseignement en letton proposé aux enfants des minorités ethniques afin de leur assurer l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur et à l’emploi. Aussi, elle préconise également de laisser une place suffisante à l’enseignement des langues et des cultures minoritaires

Les Roms

Avec les russophones, ils sont l’un des groupes les plus discriminés en Lettonie. Aucune mesure n’a été prise pour simplifier la procédure de naturalisation pour les enfants nés en Lettonie de parents non-ressortissants du pays après 1991.

Des classes spécialisées pour les enfants Roms ont été créées renforçant la stigmatisation de ce groupe minoritaire. La Commission anti-racisme du Conseil de l’Europe souhaite que ces classes soient fermées et que les enfants Roms soient intégrés dans les classes générales.

Violences

Maltraitance

Les châtiments corporels sont officiellement interdits par la loi lettone. Pourtant, la violence contre les enfants est assez répandue dans le pays. Les châtiments corporels continuent d’être pratiqués dans les écoles. Des sanctions adéquates n’étant pas imposées, il est difficile de mettre fin à ces traitements humiliants, d’autant plus que les actes de violence commis au sein de la famille sont considérés comme relevant de la sphère privée.

Violences sexuelles

Les enfants lettons sont également confrontés à des violences d’ordre sexuel telles que des viols ou des abus. 10% des enfants âgés de 15 ans déclarent avoir déjà souffert d’abus sexuel. En raison du manque de personnel dans les foyers pour jeunes ou les internats, les enfants vivent souvent dans un environnement isolé, sans surveillance et courent le risque d’être sexuellement exploités par leurs camarades. En effet, il arrive fréquemment que des enfants ayant été victimes d’abus sexuels fassent subir la même chose à d’autres. De même, certains parents abusent également de leurs enfants pour ces mêmes raisons.

Selon le centre de Dardedze (ONG lettone luttant contre la violence envers les enfants), le nombre de cas signalés de maltraitance et de violences sexuelles a augmenté ces dernières années. Cela viendrait cependant du fait que la population a pris conscience du problème et dénonce donc de plus en plus de cas.

Violences racistes

Les principales victimes de ce type de violences sont les Roms, y compris les enfants. Ayant peur de la police, les victimes Roms ont tendance à ne pas signaler qu’elles ont été agressées.

La Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance souhaite que les autorités lettones renforcent leurs efforts pour gérer ce phénomène. Les skinheads et autres groupes d’extrême droite ont, à plusieurs reprises, été les auteurs de violences racistes contre des Roms. La Commission recommande donc à la Lettonie de surveiller leurs activités et de mettre en place des initiatives en milieu scolaire visant à sensibiliser les enfants.

Exploitation sexuelle

En Lettonie, l’exploitation sexuelle des enfants est un fléau difficile à éradiquer tout d’abord car il est souvent passé sous silence voire renié, mais aussi car beaucoup de facteurs contribuent à son développement.

D’une part, la plupart des enfants des rues acceptent de se prostituer afin de subvenir à leurs besoins. On note par ailleurs qu’il est courant que des enfants qui vivent en orphelinat soient vendus, sans scrupule, à des fins d’exploitation sexuelle.

D’autre part, les enfants venant de familles pauvres qui n’ont pas les moyens de subvenir correctement aux besoins de leurs enfants et qui n’ont pas de temps à leur consacrer, tendent à tomber facilement dans les filets de trafiquants qui les utilisent à des fins d’exploitation sexuelle.

Trafic d’enfants

Le trafic d’enfants est officiellement considéré comme ayant été éradiqué dans le pays. Pourtant, il semble que la Lettonie soit comptée parmi les pays d’origine en matière de trafic d’enfants. On sait que les enfants des rues sont les plus en proie à ce genre de trafics en raison de leur vulnérabilité.

Il existe très peu d’informations et de statistiques – que ce soit officielles ou officieuses – sur le trafic d’enfants. Selon une étude réalisée en 2009 par l’Agence de l’Union Européenne sur les droits fondamentaux, au cours des 4 dernières années, le nombre d’enfants vendus le plus souvent mentionné est estimé à environ 100 par mois. Cependant, il est difficile de savoir si ce nombre reflète toujours la situation actuelle.

Enfants détenus

Selon la loi, les mineurs immigrants qui arrivent en Lettonie et qui ont moins de 14 ans ne peuvent pas être détenus. Pourtant, un rapport du gouvernement des États-Unis datant de 2010 dénonce les conditions dans lesquelles de jeunes garçons ont été détenus. Ces derniers doivent en effet partager leur quotidien avec des détenus adultes et ce, pendant des périodes souvent trop longues.

De plus, les conditions de détention sont inadéquates et ne satisfont pas les critères fixés par le droit international. Les enfants détenus n’entretiennent aucun lien avec l’extérieur, ils manquent d’espace, d’eau chaude et de chauffage et les moyens sanitaires dont ils disposent sont inadéquates. Ils sont isolés, n’ont pas accès aux soins, ni à l’éducation et finissent souvent par être expulsés sans avoir eu accès à un conseiller. On peut aussi souligner le fait que les enfants nés en détention ne se voient pas délivrer de certificat de naissance et ne sont donc pas reconnus.

Enfin, la loi sur l’asile ne favorise pas la réunification familiale, ce qui est déplorable pour les enfants non-accompagnés et ceux ayant été séparés de leurs familles puisque cela va à l’encontre de leur épanouissement et de leur droit de vivre en famille.