En plus d’être victimes de discrimination, de harcèlement et même de violence en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, les jeunes de la communauté LGBTQ peuvent également être forcés à changer leur orientation sexuelle par le biais d’une thérapie ou d’une religion. Cette pratique viole directement la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE) et peut entraîner des conséquences physiques et mentales néfastes. Les jeunes LGBTQ+ ont besoin du soutien de la part de leur famille, de leur école et des organisations humanitaires pour assurer leur sécurité mentale et physique, et lutter contre la discrimination dont ils peuvent être victimes.
Qui sont les jeunes LGBTQ+?
L’identité de genre des enfants peut s’accorder ou non avec le sexe qui leur a été attribué à la naissance. De plus, l’orientation sexuelle, affective et/ou romantique peut se distinguer de l’identité de genre d’une personne.
Le terme cisgenre est utilisé pour caractériser les personnes dont le genre correspond au sexe qui leur a été attribué à la naissance. Les jeunes LGBTQ+ peuvent être décrits par des termes tels que lesbienne, homosexuel, bisexuel et queer pour ce qui est de leur orientation affective et sexuelle. Les enfants qui s’identifient comme LGBTQ+ ont des sentiments intérieurs d’identité de genre qui varient en fonction du sexe qui leur a été attribué à la naissance (Stone Wall, n.d.).
Les jeunes LGBTQ+ ainsi que les jeunes élevés par des parents lesbiens, homosexuels, bisexuels ou transgenres (LGBTQ+) sont souvent victimes de discrimination, de harcèlement, voire de violence en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. La non-discrimination est l’un des quatre principes fondamentaux de la CIDE, qui guide son interprétation et son application.
L’article 2 stipule que tous les enfants doivent pouvoir jouir des droits qui sont énoncés dans la CIDE et que les enfants ainsi que les adolescents doivent être protégés contre toutes formes de discrimination lors de la mise en œuvre de ces droits. Cela inclut la discrimination directe et indirecte, ainsi que le droit des enfants à ne pas être discriminés en raison de leur orientation personnelle, affective et sexuelle.
Les conséquences de la discrimination envers les jeunes LGBTQ+
L’un des droits de l’enfant est de se sentir en sécurité, satisfait et épanoui. Les enfants peuvent y parvenir s’ils se sentent libres d’être eux-mêmes, valorisés pour ce qu’ils sont, et intégrés dans leur école, leur établissement et leur communauté. Cependant, ce n’est pas le cas pour certains jeunes LGBTQ+.
Le harcèlement est fréquent chez les enfants et les adolescents LGBTQ+ qui sont perçus comme différents d’une manière ou d’une autre, par exemple ceux qui ne se conforment pas aux stéréotypes de genre. Près de la moitié des adolescents LGBTQ+ sont victimes de harcèlement scolaire ou universitaire en raison de leur orientation sexuelle (Stone Wall, n.d.).
L’université de Cambridge a réalisé des recherches pour le rapport scolaire 2017 de Stonewall et a constaté que 53 % des adolescents LGBTQ+ pensent qu’il n’y a aucun adulte à l’école ou au collège avec qui ils peuvent discuter de leur expérience, et ce chiffre passe à 60 % pour ceux qui vivent la même situation à la maison.
Le harcèlement et la discrimination peuvent avoir des effets néfastes sur la santé mentale, le bien-être et les résultats scolaires des enfants et adolescents LGBTQ+. Le harcèlement scolaire peut également pousser les enfants à abandonner l’école, ce qui peut impacter leurs futurs projets éducatifs. De plus, les enfants et adolescents LGBTQ+ connaissent des taux disproportionnés de maladies mentales qui peuvent mener à des tentatives d’automutilation ou de suicide (Stone Wall, n.d.).
Les initiatives visant à modifier l’orientation sexuelle des jeunes LGBTQ+
Certains jeunes LGBTQ+ peuvent être soumis à des cours de soutien en matière d’orientation sexuelle et à des psychothérapies visant à éliminer l’homosexualité. Ces thérapies sont fondées sur l’idée que l’homosexualité est un trouble mental. Ces initiatives sont néfastes car elles véhiculent l’idée que l’orientation sexuelle des jeunes LGBTQ+ est un trouble ou une maladie mentale. Selon certaines organisations médicales et professionnelles de la santé mentale, cette approche peut avoir un impact négatif sur la santé mentale des enfants. Cependant, l’Académie américaine de pédiatrie affirme que les adolescents qui se sentent perdus quant à leur identité sexuelle peuvent bénéficier de conseils pour identifier leurs propres sentiments intérieurs en matière d’identité sexuelle (American Psychology Association, n.d.).
Certaines personnes et certains prédicateurs d’organisations religieuses ont tendance à adopter une attitude négative à l’égard de l’homosexualité en raison de leurs croyances religieuses. La repentance et la foi constituent la base de leur stratégie pour modifier l’orientation sexuelle des personnes LGBTQ+ et, en particulier des jeunes LGBTQ+.
Ces personnes et organisations considèrent l’homosexualité comme immorale ou diabolique, et les jeunes LGBTQ+ ne disposent pas de l’autodiscipline ou de la volonté de changer ce que ces personnes et organisations considèrent comme mauvais. Promouvoir cela dans les écoles dotées de telles organisations renforcerait probablement la discrimination, le harcèlement ainsi que la peur des jeunes LGBTQ+ (American Psychology Association, n.d.).
Comment les parents peuvent-ils soutenir au mieux les jeunes LGBTQ+ ?
En raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, les jeunes LGBTQ+ peuvent être victimes de différentes formes d’agression de la part de leurs camarades ou de la société. C’est pourquoi, les enfants doivent être soutenus par leurs parents, les enseignants et les organisations humanitaires pour rester en bonne santé et en sécurité. Le docteur Paul Mitrani, psychiatre pour enfants et adolescents au Child Mind Institute, a déclaré que « les gens sont plus compétents lorsqu’ils se sentent valorisés et soutenus. Ils font preuve d’une plus grande ténacité ». (Child Mind, 2022).
Les enfants qui bénéficient d’un soutien, en particulier de la part de leur famille, peuvent avoir une meilleure estime d’eux-mêmes, un meilleur soutien social et une meilleure santé. Ce soutien peut également affecter la santé mentale d’un enfant, en réduisant le niveau de dépression par exemple. Les familles et les éducateurs qui épaulent les jeunes LGBTQ+ peuvent les protéger des drogues, des relations sexuelles non protégées et des comportements suicidaires (Fadem, 2022).
Lorsqu’ils découvrent l’orientation sexuelle et le genre de leurs enfants, les parents peuvent ressentir toute une série d’émotions qui les empêchent de les soutenir. En tant que parent, on peut s’inquiéter du regard que la société portera sur son enfant à l’école ou craindre qu’un groupe de camarades de son enfant ait influencé son orientation sexuelle.
Rien de tout cela ne devrait empêcher les familles de protéger leurs enfants et d’assurer leur sécurité. Les parents doivent discuter ouvertement avec leurs enfants, les écouter sans les juger, s’intéresser à leur ressenti et les aider à se sentir soutenus en leur transmettant leur amour et en leur montrant de l’affection.
Étant donné qu’il existe beaucoup de mésinformation sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, les parents doivent également faire l’effort de se renseigner en utilisant une approche d’équipe comprenant un pédiatre, un conseiller scolaire, des membres de la famille proche et même des organisations communautaires (Fields, n.d.). De plus, le soutien des parents peut constituer une excellente protection contre l’adversité que les enfants peuvent rencontrer à l’extérieur (Fields, n.d.).
Le rôle des éducateurs et des organisations humanitaires pour soutenir les jeunes LGBTQ+
Étant donné que les enfants passent presque autant de temps en classe qu’à la maison, l’importance du soutien de la part des écoles aux jeunes LGBTQ+ peut être comparable à celui des parents. C’est pourquoi, les écoles peuvent jouer un rôle essentiel dans l’aide apportée aux jeunes LGBTQ+ en maintenant des contacts réguliers avec leurs parents.
Les écoles peuvent également créer un environnement sûr en surveillant les signes de harcèlement qui, s’ils sont pris en compte, peuvent avoir un impact positif sur les résultats scolaires des jeunes LGBTQ+. De plus, les écoles doivent encourager une éducation sexuelle plus inclusive et fournir aux élèves LGBTQ+ les informations dont ils ont besoin pour être en sécurité et en bonne santé (NSPCC, n.d.), afin de combler les lacunes qu’ils peuvent avoir en ce qui concerne leur orientation sexuelle.
Bien que les organisations humanitaires ne puissent pas atteindre tous les jeunes LGBTQ+ de leur communauté, elles jouent un rôle important dans la promotion des droits et du bien-être des jeunes LGBTQ+. Elles s’efforcent d’améliorer la vie des jeunes LGBTQ+ ainsi que de leurs familles en encourageant la sensibilisation à l’égalité des sexes.
En plus de promouvoir et de sensibiliser aux droits de l’enfant LGBTQ+, les organisations humanitaires doivent également mettre en avant les lois, les politiques et les pratiques qui favorisent un développement sain et sûr, notamment la reconnaissance légale de chaque enfant quelles que soient son identité de genre ou son orientation sexuelle. Tous les parents, les éducateurs et les établissements d’enseignement supérieur devraient profiter de ces initiatives pour comprendre, soutenir et encourager les jeunes LGBTQ+.
Écrit par Malak Rababa
Relu en interne par Aditi Partha
Traduit par Victoire Ramos
Mis à jour le 28 mai 2023
Références :
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Fadem, R. (2022, June 29). How to support your LGBTQ child’s mental health. Retrieved from CNN at https://edition.cnn.com/2022/06/29/health, accessed on May 23, 2023.
Fields, E., & Sanders, R. (Eds.). (n.d.). Tips for Parents of LGBTQ Youth. Retrieved from Hopkins Medicine at https://www.hopkinsmedicine.org/health/wellness-and-, accessed on May 23, 2023.
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