Enfants de Bulgarie
Concrétiser les Droits de l’Enfant en Bulgarie
Malgré de nombreux efforts en matière de droits de l’enfant, la Bulgarie a encore des progrès à faire notamment concernant la maltraitance, le travail des enfants et la discrimination notamment à l’égard des enfants roms.
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 8,43 / 10 Population: 7,09 millions Espérance de vie: 73,6 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Bulgarie :
La Bulgarie reste l’un des pays les plus pauvres de l’UE mais aussi de l’ensemble des Balkans. Certains parents n’ont ainsi pas les moyens de nourrir correctement leurs enfants. Les carences alimentaires dont ces jeunes sont victimes nuisent à leur bon développement.
La communauté Rom est la plus touchée par la pauvreté. Les enfants de ces familles sont dès lors parfois contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins. Avec un taux de chômage de plus de 80% les roms subissent la discrimination à l’emploi. Cela touche indirectement les enfants qui pâtissent de la pauvreté de leurs parents qui n’ont parfois pas la possibilité de subvenir à leurs besoins primordiaux.
De nombreuses mesures ont été prises pour faire respecter les droits des enfants des rues et répondre à leurs besoins, dont des campagnes de sensibilisation et d’information. Aujourd’hui, entre 2500 et 4000 enfants, principalement roms vivraient toujours dans la rue, majoritairement dans les grandes villes.
Outre le fait que ces enfants soient particulièrement vulnérables à la traite et à l’exploitation économique ou sexuelle, ils vivent au quotidien dans des conditions déplorables (manque de soins, de nourriture etc…)
Bien que de réels efforts aient été menés par l’État pour combattre la discrimination, les enfants roms, les enfants placés en institutions et les enfants handicapés sont la cible de discriminations persistantes. C’est particulièrement le cas concernant l’accès à l’éducation.
En effet, la ségrégation des Roms est préoccupante, comme à Sofia où il existe toujours des écoles séparées pour les enfants de cette communauté, dans lesquelles les taux de redoublement et d’abandon scolaire demeurent élevés.
D’autre part, intégrer la majorité des enfants handicapés dans les écoles ordinaires reste un objectif pour la Bulgarie.
Un grand nombre de ces enfants sont encore considérés inaptes à suivre un enseignement et placés en internat spécialisé, de plus, les écoles qui accueillent ces jeunes handicapés ne reçoivent pas les ressources supplémentaires nécessaires pour s’en occuper correctement.
En Bulgarie, les enfants n’ont pas encore la possibilité d’être entendus dans toutes procédures judiciaires les intéressant, qu’elles soient civiles (famille, divorce), pénales (délits, crimes), ou administratives. L’opinion de l’enfant n’est pas suffisamment prise en considération en fonction de son âge et de son degré de maturité, quel que soit son âge.
D’autre part, l’Etat n’a pas créé de tribunaux spécialisés pour mineurs. Et bien que la loi sur la délinquance juvénile fixe l’âge minimum légal de la responsabilité pénale à 14 ans, les enfants en bas âge (dès 8 ans) peuvent être concernés par les mesures de prévention et de rééducation prévues par l’article 13 de ladite loi.
Enfin , il est très préoccupant de constater que la détention des mineurs n’est pas utilisée comme mesure de dernier ressort et le pourcentage d’enfants placés en établissement correctionnel éducatif reste encore trop élevé.
Malgré l’interdiction des châtiments corporels, certains enfants continuent de subir des maltraitances à l’école, au sein de leur famille, dans le système judiciaire, ainsi qu’au travail.
En effet, en 2011, l’Agence nationale pour la protection de l’enfance a recensé plus de 2 000 cas d’enfants maltraités, dont environ 1 800 en milieu familial.
Déterminé à agir contre ce fléau, le gouvernement vient d’adopter un plan national pour la prévention de la maltraitance sur les mineurs, prévoyant à la fois des actions de sensibilisation pour réduire le nombre de cas, mais il a également pris des initiatives pour améliorer la prise en charge des enfants victimes de mauvais traitements.
Comme l’atteste le taux de mortalité infantile plutôt élevé (11 %), l’accès aux soins de santé appropriés reste limité et inéquitable, en particulier pour les enfants roms qui subissent encore des discriminations, et les enfants vivants dans des zones rurales.
D’autre part, les adolescents sont de plus en plus touchés par les maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment la syphilis et le VIH/SIDA. Cela est dû à un manque de prévention de la part du pays qui n’informe pas assez les jeunes sur les moyens de protection adéquats.
Des efforts ont été déployés dans le domaine sanitaire, notamment grâce à la réforme du système de santé et à l’adoption d’une stratégie spéciale pour la santé des personnes défavorisées appartenant à une minorité ethnique, pour lutter contre la discrimination dans l’accès aux soins.
Malgré les efforts accomplis par l’État pour encourager le respect des droits de l’enfant au sein du foyer, le soutien apporté aux familles vulnérables (touchées par la pauvreté, avec un enfant handicapé à charge ou encore mono-parentales) reste insuffisant.
Sans aide financière ni assistance de la part de l’Etat, les familles les plus démunies font le choix d’abandonner leurs enfants. Ceux-ci sont alors placés en institution ou, dans certains cas, appréhendés et envoyés dans les mêmes établissements fermés que les enfants soupçonnés ou accusés d’actes délictueux.
Cependant, le placement en institution ou en famille d’accueil ne protège pas forcément ces enfants des négligences, car les personnes en charge ne sont pas toujours bien formées et les crédits alloués souvent trop faibles pour nourrir, éduquer et soigner les enfants correctement.
En outre, bien que le contrôle des adoptions, nationales et internationales, ait été renforcé, l’autorité centrale chargée des adoptions ne dispose pas des ressources organisationnelles et humaines nécessaires pour s’acquitter de son mandat.
Un nombre élevé d’enfants, en particulier roms, sont encore en attente d’adoption et il est difficile de trouver des familles pour les accueillir.
La police bulgare a révélé ces dernières années plusieurs cas de trafic d’enfants vers la Grèce, la France ou d’autres pays. Pour l’ensemble de l’année 2011, les juges bulgares ont traité 138 affaires de trafic d’êtres humains, dont sept dossiers concernaient des nouveau-nés. Vingt-neuf de ces cas concernaient des femmes enceintes illégalement emmenées à l’étranger pour vendre leur enfant.
Les enfants roms sont les premières victimes de ce trafic. Cela s’explique par la pauvreté des mères, parfois prostituées, qui peuvent être emmenées dans des pays étrangers par des organisations criminelles. Certaines vendent ainsi leurs enfants à des couples étrangers qui souhaitent adopter.
D’autres enfants sont achetés à des fins d’exploitation. En effet, par milliers, des petits Bulgares de 8 à 13 ans sont «achetés», ou enlevés dans leur pays à leurs familles par des trafiquants qui les font entrer clandestinement en Europe pour les contraindre au vol, à la mendicité et à la prostitution.
L’État a limité le travail des enfants par la voie législative et s’est doté d’un plan national contre les pires formes de travail des mineurs. Le gouvernement Bulgare semble en effet déterminé à combattre le travail des enfants. Un nouveau règlement interdit désormais aux entreprises d’employer des jeunes de 15 et 16 ans pour des tâches dangereuses ou dégradantes.
Cependant, un grand nombre d’entre eux (notamment des enfants roms), vulnérables socialement, sont encore exploités parfois même pour des travaux dangereux. C’est surtout le cas dans l’agriculture, l’industrie ou le travail domestique.