Les souffrances des Rohingyas : des milliers d’enfants en danger au Myanmar et au Bangladesh

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Les Rohingyas sont parmi les minorités les plus persécutées dans le monde. Une discrimination de longue date et l’escalade de brutalité au Myanmar a privé les Rohingyas du droit à une vie humaine et sûre pour des décennies. Ceux qui sont extrêmement vulnérables à de tels abus sont plus précisément les enfants de ce groupe minoritaire. De plus les Rohingyas font aussi face à un environnement hostile et insalubre au Bangladesh qui est en train de dépouiller les enfants Rohingyas de leurs droits de l’Homme fondamentaux. Ils font face à une situation d’apatride, à de mauvais traitements et à l’exode.

Les Rohingyas : une communauté de musulmans au Myanmar

Les Rohingyas sont un groupe de personnes de confession musulmane concentré principalement dans l’Etat du Rakhire au Myanmar (Encyclopedia Britannica 2023). La communauté Rohingya est considérée comme une minorité au Myanmar et représente environ un tiers de la population, majoritairement bouddhiste, de l’Etat du Rakhire (Encyclopedia Britannica 2023). Les Rohingyas parlent « rohingy » ou « ruaingga », un dialecte qui est distinct des autres langues parlées à travers le Myanmar (Al Jazeera 2018).

Les Rohingyas « une communauté qui se distingue du point de vue ethnique culturel et linguistique » ; a laissé des traces dans l’histoire à la fin du 7ème siècle (Encyclopedia Britannica 2023). En effet le peuple Rohingya affirme qu‘ils sont les descendants de musulmans, peut-être de commerçants perses et arabes qui venaient au Myanmar il y a des générations (The Guardian, 2017).

Un bref bilan de l’histoire des Rohingyas

Le refus du Myanmar de reconnaitre l’existence des Rohingyas trouve ses racines dans la colonisation britannique du Burma, qui constitue aujourd’hui l’Etat du Myanmar (National Geographic 2019). Pendant cette période, s’effectua un nombre considérable de migrations de travailleurs venant de pays voisins d’Asie du Sud vers le Myanmar ce qui fut considéré comme un mouvement interne provoqué par l’administration britannique (Human Rights Watch 2000). A cette époque, cette « migration de travailleurs » était perçue de façon négative par la majorité de la population native du Burma (actuellement le Myanmar) (Al Jazeera, 2018).

A la suite de l’indépendance du Myanmar de la tutelle du gouvernement britannique, le gouvernement suivant perçut la migration qui eut lieu pendant la colonisation britannique comme « illégale » et sur cette base, le Myanmar refusa la citoyenneté à la majorité des Rohingyas (Human Rights Watch 2000). Pour cette raison, les Rohingyas sont perçus par beaucoup au Myanmar comme des immigrés illégaux. Par conséquent ils souffrent de discrimination systématique (The Guardian 2017).

En 1948 le gouvernement du Myanmar promulgua l’acte d’union de la citoyenneté énonçant que l’ethnicité permet d‘acquérir la citoyenneté (Al Jazeera 2018). Les Rohingyas n’étaient pas inclus dans l’ethnicité permettant de bénéficier de cet acte (Allard K. Lowenstein International Human Rights Clinic – Yale Law School, 2015).

Les Rohingyas pouvaient encore obtenir des cartes d’identité sous le régime précédent (Al Jazeera 2018). Cependant après le coup d’état militaire de 1962 au Myanmar qui a mené à une dictature militaire, les moyens de subsistance des Rohingyas ont radicalement changé (Kipgen 2011 ; Al Jazeera, 2018).

Dans les faits une personne apatride est définie comme une personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation. Ce qui signifie simplement qu’elle ne détient aucune nationalité. Et au vu de la loi promulguée par le Myanmar mentionnée ci-dessus les Rohingyas ont le statut d’apatride (Médecins sans frontières 2022).

Les Rohingyas en tant que population apatride et persécutée au Myanmar

Etant donné le refus mentionné ci-dessus de leur procurer les papiers essentiels comme la carte d’identité ou de citoyenneté, les droits des Rohingyas de voter, étudier, travailler, voyager, se marier, pratiquer leur religion et accéder aux services de santé sont affectés et restreints de manière sérieuse (Al Jazeera 2018). Concrètement il a été estimé que 447000 Rohingyas vivaient dans des villages où ils ont peu de liberté de mouvement (UNHCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés 2022).

Les enfants Rohingyas souffrent de diverses conséquences dues à leur statut d’apatride. En tout premier lieu, ils rencontrent des difficultés pour accéder à l’éducation plutôt dues à des lois explicitement discriminatoires qui les excluent de l’école ou à la non-application de politiques qui devraient leur permettre d’aller à l’école (Save the Children 2021).

De plus ils ont un accès très limité aux soins de santé au Myanmar et la majorité n’a pas reçu les vaccinations de routine. Cela les rend extrêmement vulnérables à des maladies pourtant évitables (Médecins sans frontières 2018).

En outre, les pressions financières et les habitudes culturelles à propos de l’éducation des filles signifient que les adolescentes Rohingyas ont moins de possibilités d’aller à l’école et sont plus susceptibles d’être mariées très jeunes (Save the Children 2021). Compte-tenu des discriminations dont ils souffrent, les enfant Rohingyas sont confrontés au risque d’arrestation, de détention et de réclusion dans des centres de rétention d’immigrés et des camps de réfugiés (Save the Children 2021).

De même sans documents légaux d’identité, les enfants « sont à la merci de trafiquants et de dealers de drogues » (UN News 2019). Cette discrimination peut dans une certaine mesure être diffusée en ligne et dans les médias par les administrations d’Etat, ce qui menace la sécurité des enfants (Save the Children 2021).

Déjà en avril 2013 Human Rights Watch alertait le monde sur le fait que le Myanmar était en train de mener une campagne de purification ethnique à l’encontre des Rohingyas (Human Rights Watch 2013).

Les Rohingyas qui sont restés dans l’Etat du Rakhire font face à des abus systématiques que constituent les crimes contre l’humanité, l’apartheid, la persécution et la perte de liberté (Human Rights Watch 2022).

Le gouvernement du Myanmar a à ce jour rejeté de manière répétée les accusations d’abus commis contre les Rohingyas sur son territoire (Al Jazeera 2018). Cela alors même que depuis 2017 plus d’un million de réfugiés Rohingyas dont la moitié sont des enfants ont vécu dans des camps surpeuplés après avoir été expulsés violemment et de force de leurs maisons à travers la frontière du Myanmar pour échapper à une violence inimaginable (Save the Children n.d).

Les enfants Rohingyas cherchant refuge au Bangladesh

Les Rohingyas ont été forcés de fuir vers des pays voisins déjà depuis la fin des années 70 (Al Jazeera 2018). Cependant ce mouvement a été aggravé à cause du récent afflux de violence gouvernementale et des persécutions commises contre les Rohingyas.

Plus de 70 000 Rohingyas ont embarqué pour un voyage dangereux sur la mer dans lequel beaucoup ont perdu la vie y compris des enfants, dans le but de rejoindre le Bangladesh (Save the Children, UNHCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés 2022). La réalité est que 55% des réfugiés Rohingyas sont des jeunes de moins de 18 ans et qu’au Bangladesh plus de 45000 réfugiés Rohingyas sont des enfants (UNHCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Save the Children)

« Beaucoup de réfugiés d’enfants Rohingyas au Bangladesh ont témoigné d’atrocités dans le Myanmar, que des enfants ne devraient jamais voir ; et tous ont souffert de pertes terribles ». 

– Anthony Lake, UNICEF, Exécutive Director UNICEF 2017

Après avoir atteint leur destination au Bangladesh dans l’espoir de trouver un lieu sûr, les Rohingyas et leurs enfants doivent encore faire face à des difficultés similaires à celles rencontrées au Myanmar. Les Rohingyas sont entassés et placés dans des logements situés dans des camps de réfugiés qui sont foncièrement insalubres (Médecins sans frontières, 2020).

Cela a pour conséquence que les Rohingyas sont plus exposés aux maladies et aux problèmes de santé et place les enfants Rohingyas dans des situations particulièrement à risques (Médecins sans frontières 2020, UNHCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés 2022). Pour aggraver les choses, des feux incontrôlables et les précipitations importantes de la mousson rendent la situation dans ces camps insupportable et très hasardeuse (The Guardian 2022, UNHCR Agence des Nations Unis pour les réfugiés 2022).

De plus, les enfants Rohingyas ne sont pas recensés quand ils naissent dans des camps de réfugiés et on ne leur fournit pas une identité légale ou le statut de réfugiés (UNICEF 2019). Ce manque constant d’identification empêche l’octroi des droits de l’Homme fondamentaux aux enfants Rohingyas, comme l’accès à l’éducation et aux services de santé.

En outre, la police du Bangladesh vise et commet des assauts, des extorsions ou des arrestations arbitraires et du harcèlement à l’encontre des réfugiés Rohingyas (Human Rights Watch 2023) ce qui va de pair avec l’incapacité du Bangladesh à gérer la crise des réfugiés et sa politique hostile favorisant le rapatriement de réfugiés Rohingyas au Myanmar (Al Jazeera 2022).

Un appel international à l’action

Les persécutions constantes et les discriminations dont souffrent les Rohingyas et leurs enfants, menant à des actes répertoriés de violence et le nombre alarmant de décès d’enfants avec la crise actuelle des réfugiés place le peuple Rohingya et l’un de ses groupes les plus vulnérables, ses enfants, dans une situation appelant à des actions et des solutions immédiates.

Pour cette raison, Humanium appelle en premier lieu le gouvernement du Myanmar à prioriser l’amendement immédiat de sa loi discriminatoire de 1982 sur la citoyenneté, dans le but de fournir au final l’égal accès des Rohingyas à la citoyenneté du Myanmar et de s’assurer de la sécurité des Rohingyas envers les forces de sécurité abusives et d’autres groupes (Human Rights Watch 2022).

Pour le sort des Rohingyas et leurs enfants faisant actuellement face au durcissement des conditions de vie au Bangladesh, Humanium appelle le gouvernement de ce pays à prendre ses responsabilités concernant les droits de l’Homme, et à s’assurer que les droits de chacun dans sa juridiction, incluant les réfugiés, soient protégés et à enquêter sur les accusations d’abus par les forces de sécurité gouvernementales et obtenir de ceux qui sont responsables de rendre des comptes (Human Rights Watch, 2023).

Humanium reste impliqué dans la défense des droits fondamentaux des enfants dont le droit à la vie, à l’éducation et à la santé. Si vous voulez contribuer à la cause d’Humanium, envisagez de faire un don, de devenir bénévole ou de devenir membre.

Ecrit par Moïra Phuöng Van de Poël

Traduit par Louisa Bricard

Relu par Ania Beznia

Bibliographie:

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