Enfants d’Irak
Concrétiser les droits de l’enfant en Irak
L’instabilité politique en Irak a de graves conséquences sur la situation des enfants. Les enfants irakiens doivent quotidiennement lutter pour survivre dans des conditions de vie difficiles
Indice de Concrétisation des Droits de l’Enfant: 7,46/10 Population : 36 millions Espérance de vie : 69,4 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Irak:
Un quart de la population irakienne vit sous le seuil de pauvreté. On estime à 3,5 millions le nombre d’enfants touchés par la pauvreté.
Cela entraîne de graves conséquences sur la situation des enfants puisqu’ils ne peuvent jouir pleinement de leurs droits les plus fondamentaux.
La santé des enfants irakiens s’est beaucoup dégradée suite à la guerre de 2003 menée par les États-Unis. La mortalité chez les enfants de moins de 5 ans ne cesse de s’aggraver. On estime à 1,5 million le nombre d’enfants qui souffrent de mal nutrition. En effet, un enfant irakien sur dix a un poids anormal pour son âge.
La guerre a eu également des conséquences néfastes sur la santé mentale des enfants. Beaucoup d’entre eux souffriraient de traumatismes liés à la guerre. La peur de mourir, le stress, les crises de panique font partie intégrante du quotidien de ces enfants.
L’éducation est gratuite et obligatoire jusqu’à 12 ans. Cependant, le manque d’infrastructures et la surcharge des classes ne permettent pas aux enfants de profiter d’une éducation de bonne qualité.
En outre, les enfants handicapés ainsi que les enfants déplacés n’ont pas encore accès à l’éducation.
La situation instable de l’Irak a des impacts négatifs sur le droit à l’éducation. En effet, des écoles primaires et secondaires ont été fermées, et plus d’une vingtaine d’écoles ont été démolies.
La constitution irakienne prévoit que toute personne née d’au moins un parent irakien est citoyen et peut jouir des droits accordés par le gouvernement. Cependant, l’enfant n’ayant aucun parent irakien ne dispose pas de ces mêmes droits et sa famille devra payer, par exemple, l’école publique et les services de santé. À quelques rares exceptions, cet enfant ne pourra pas non plus être admissible au programme alimentaire de rationnement.
De nombreux enfants sont victimes de violences psychologiques et physiques. La discipline est très importante dans la société irakienne et continue de dominer les relations parents-enfants.
De plus, les autorités ainsi que les enseignants n’hésitent pas à user de la violence afin de faire régner l’ordre.
Ces violences ont des conséquences dramatiques sur les enfants qui reproduiront eux aussi ces actes de maltraitance.
Enfants victimes des conflits armés
L’Irak est un État instable et sujet à de nombreuses attaques terroristes. Les enfants représentent environ 8,1% de l’ensemble des personnes tuées dans les attentats. Ils sont souvent victimes de dispositifs explosifs et de voitures piégées. Selon l’Organisation marocaine des Droits de l’Homme plus de 174 enfants auraient été tués et 773 blessés en 2010.
Par ailleurs, les enfants sont également touchés par les milliers de bombes et de mines antipersonnel disséminées sur certaines parties du territoire. Depuis 1991, plus d’un million d’enfants irakiens en seraient victimes, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement.
De nombreux enfants sont encore aujourd’hui recrutés par les groupes armés et notamment par les réseaux terroristes. Ils sont souvent exploités à titre de surveillance, d’espionnage ou pour participer et perpétrer des attentats contre les forces armées et les civils.
Les enfants soldats passent inaperçus aux yeux des forces de l’ordre et risquent donc moins de compromettre la mission qui leur a été confiée.
L’instabilité politique provoque des mouvements de population par delà les frontières. De nombreux enfants se retrouvent donc dans une situation précaire. Dépourvus d’accès à une alimentation suffisante, à l’éducation et à la santé, ces enfants déplacés sont contraints de vivre dans des conditions extrêmement difficiles.
L’Irak est un pays qui compte de nombreux orphelins. Un Irakien sur six est orphelin. Les causes sont diverses: la pauvreté, le VIH/Sida, la guerre de 2003, les attentats terroristes ou encore la dictature de Saddam Hussein qui a fait de nombreux morts.
La loi irakienne ne prévoit pas l’adoption. Seule la tutelle de la famille élargie ou des amis proches est possible. Les étrangers ne peuvent donc pas obtenir la tutelle légale des enfants irakiens.
Malgré l’interdiction légale du travail des enfants, nombre d’entre eux sont contraints de gagner de l’argent afin de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Ces enfants passent alors leurs journées à mendier dans les rues, à vendre des cigarettes aux automobilistes, ceci au détriment de leur santé et de leur éducation.
La situation est d’autant plus dramatique que certains d’entre eux finissent par rejoindre les trafics de drogues et les réseaux de prostitution.
La traite des enfants est un phénomène connu en Irak et notamment dans la région du Kurdistan. Ce problème touche particulièrement les jeunes filles qui sont vendues pour devenir domestiques ou pour alimenter les réseaux de prostitution.
En Irak, la prostitution n’est pas interdite en tant que telle. Par contre, la production, l’importation ou le fait de posséder des photographies ou des films à caractère pornographiques sont prohibés.
Bien que des progrès aient été réalisés dans l’amélioration des conditions de vie des mineurs détenus en milieu carcéral, les installations sont encore surpeuplées. De plus, ces enfants sont souvent victimes d’abus et d’exploitation.
Malheureusement, on déplore encore la présence de mineurs dans des établissements pénitenciers pour adultes.
Mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines qui ne sont pas illégales sont couramment pratiquées dans les régions rurales, particulièrement au Kurdistan. En effet, 90 % des femmes vivant en milieu rural ont été mutilées contre 30 % en milieu urbain.
Les MGF ont des conséquences graves sur la santé, provoquant fréquemment des hémorragies et des infections.
On constate de nombreux enlèvements d’enfants en Irak. En 2010, on aurait recensé plus de 31 enfants kidnappés. L’argent est bien souvent la principale motivation des kidnappeurs. Malheureusement, si la famille refuse de donner une rançon, l’enfant enlevé est, dans la plupart des cas, abattu.