Enfants d’Uruguay
Concrétiser les droits de l’enfant en Uruguay
La situation des enfants uruguayens est relativement bonne. Situé au milieu des géants d’Amérique latine, ce pays n’a rien à envier à ses voisins. La protection qu’il garantit aux enfants est bien meilleure que celle des pays environnants, même si certains problèmes restent encore préoccupants.
Population : 3.4 millions Espérance de vie : 77,2 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Uruguay:
27 % de la population uruguayenne vit en-dessous du seuil de pauvreté. Ce fléau affecte l’ensemble des uruguayens de manière très inégale. Certaines familles, notamment les familles monoparentales, vivent dans une pauvreté extrême, alors que d’autres atteignent des richesses rivalisant avec les plus grandes du monde.
Les enfants sont nombreux à être affectés par cette pauvreté. On en dénombre près de 300 000 qui, quotidiennement, souffrent de cette conjoncture économique difficile.
En comparaison avec ses voisins d’Amérique latine, la situation du secteur sanitaire uruguayen est plutôt bonne. Cependant, l’accès aux soins des enfants les plus pauvres demeure plus difficile.
L’un des principaux problèmes de santé rencontré en Uruguay affecte les jeunes filles. Aujourd’hui au cœur des débats politiques, la légalisation de l’avortement ne cesse de diviser la population. Le refus de reconnaître l’avortement dans la loi, a entraîné le développement de l’avortement illégal, qui peut s’avérer très dangereux pour la santé des jeunes filles. Réalisée dans des conditions souvent insalubres et par des personnes pas toujours qualifiées, cette pratique représente un gros risque et beaucoup de problèmes peuvent y faire suite.
Par ailleurs, l’équilibre psychique des jeunes filles victimes de viol et obligées de donner naissance à l’enfant, s’en trouve considérablement déstabilisé.
Le pourcentage d’enfants scolarisés est très satisfaisant en Uruguay. Cependant, cet indicateur ne révèle pas tous les problèmes que rencontrent les enfants uruguayens dans leur scolarité et qui sont pourtant multiples. Par exemple, le budget national alloué à l’éducation est moindre.
Il ne permet donc pas d’assurer un bon niveau d’enseignement à tous les petits uruguayens, et particulièrement à ceux vivant dans la pauvreté. On remarque également chez ces derniers un fort taux d’abandons scolaire. Ces enfants sont contraints, dès un très jeune âge, de se consacrer exclusivement à un travail rémunéré, pour aider leur famille à lutter contre leur mauvaise situation économique.
Enfants détenus
Les enquêtes auprès des centres de détention en Uruguay révèlent de graves violations des droits des enfants. Les conditions de détention sont très disparates d’un centre à l’autre. Alors que pour certains, le confort des enfants est relativement bon, pour d’autres, la situation est bien moins agréable. Ils sont détenus dans des lieux totalement insalubres, souvent surpeuplés et ne disposent pas de services adéquats pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires.
Par ailleurs, certaines allégations dévoilent des actes de tortures et de mauvais traitements qui auraient été pratiqués à l’encontre des enfants. Les autorités publiques se seraient en effet rendues coupables de violences et cruautés sur certains détenus mineurs, en totale opposition avec les principes de la CIDE.
Les statistiques révèlent que 8 % des enfants âgés de 8 à 14 ans exercent une activité économique en Uruguay. Les travaux auxquels ils s’adonnent ne sont pas des plus confortables et en général, ils sont très mal rémunérés : gardiennages de voitures, ventes ambulantes, mendicité… On dénombre également près de 20 000 enfants travaillant dans le ramassage d’ordures. Les conditions sont terribles et représentent de grands risques quant à leur santé.
Par ailleurs, les répercussions sur la vie et le développement social des enfants travailleurs sont notables : ils sont bien souvent contraints d’abandonner l’école pour se consacrer à temps plein à leur activité économique et ainsi, contribuer aux ressources de leur famille.
La forte prévalence de la pauvreté en Uruguay incite de nombreux enfants à quitter leur foyer. Ils deviennent alors des enfants des rues : ils vivent, ou plutôt survivent, dans les conditions déplorables de la rue, en totale opposition avec les principes prônés par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Leurs droits à l’éducation, à la santé ainsi qu’à un logement sont pleinement bafoués. Ils naviguent de petits boulots en petits boulots, tous aussi mal rémunérés les uns que les autres. Parfois, ils sont même contraints de s’adonner à des activités très malsaines et graves étant donné leur âge. Certains intègrent par exemple les réseaux de prostitution.
Par ailleurs, beaucoup d’enfants des rues se laissent entraîner par leurs ainés dans la consommation de drogues. Dans l’espoir d’oublier pendant un instant la misère à laquelle ils sont quotidiennement confrontés, les jeunes consomment toutes drogues qu’ils arrivent à se procurer. Devenant dépendants, les répercussions néfastes sur leur santé et leur vie en général sont incontestables.
En Uruguay, la maltraitance sévit au sein des foyers qui considèrent bien souvent, par exemple, les châtiments corporels, comme le meilleur moyen d’éduquer leurs enfants. Ainsi, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est fondamentalement violée, particulièrement dans le droit à la protection, qu’elle assimile à un des droits universels fondamentaux devant être garanti à tous les enfants.
Les répercussions physiques et psychiques de ces pratiques peuvent s’avérer longues et dramatiques.
Par ailleurs, les cas de violence à l’égard des enfants sont bien trop nombreux dans ce pays. Certains sont très alarmants et très graves vis-à-vis du bien-être de l’enfant, comme par exemple les viols au sein même de la famille.