Enfants du Nicaragua
Concrétiser les droits de l’enfant au Nicaragua
Déchiré entre catastrophes naturelles et longue guerre civile, le Nicaragua est aujourd’hui en plein essor. La situation des enfants, bien qu’en réelle amélioration, est encore bien loin de satisfaire à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, eut égard à bon nombre de domaines.
Population : 6,2 millions Espérance de vie : 74,8 ans |
Principaux problèmes rencontrés par les enfants au Nicaragua :
Au Nicaragua, près d’une personne sur deux vit en-dessous du seuil de pauvreté. Les enfants sont les premiers à souffrir de cette situation économique déplorable, d’autant plus que les aides aux familles sont rares et de faibles montants.
De grandes disparités sont perceptibles dans le pays, provoquant ainsi une inégalité des chances, chez les enfants, pour accéder à des services fondamentaux comme l’éducation, la santé ou encore le logement.
Les statistiques nationales concernant la santé des enfants sont encourageantes et révèlent de réels progrès en la matière. Cependant, certains indicateurs, comme le taux de mortalité infantile, restent encore trop élevés, notamment en raison du manque de structures et de personnel adéquats.
De plus, le nombre de mères adolescentes décédant lors de l’accouchement ne cesse de croître. Ces jeunes filles se retrouvent parfois enceintes très jeunes et la législation leur interdit d’avorter. Cette prohibition peut avoir des répercussions néfastes, d’autant plus que l’avortement n’est même pas permis lorsque leur santé est en danger du fait de la grossesse. Les conséquences de cette interdiction sont aussi visibles sur leur santé mentale. En effet, il est très dur pour elles de devoir mettre au monde un enfant issu d’un viol ou de l’inceste.
La propagation du VIH a connu une augmentation inquiétante ces dernières années. Les répercussions sur la santé des enfants sont incontestables, mais il existe aussi d’autres conséquences parallèles, telles que la discrimination envers les enfants infectés, ou encore la génération d’enfants orphelins du SIDA. Une meilleure information et sensibilisation de la population sur cette maladie permettrait de réduire considérablement son impact.
Au Nicaragua, 15 % des enfants sont contraints de travailler pour faire face aux difficultés financières de leur famille. Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’une grande partie de ces enfants sont employés pour ce qu’on nomme communément les « pires formes de travail des enfants« . De nombreuses jeunes filles sont, par exemple, victimes de la traite et de l’exploitation sexuelle.
Pour d’autres, le travail consistera à des tâches agricoles, domestiques, à la pêche…
Plusieurs types de violence envers les enfants sont encore pratiqués au Nicaragua. Par exemple, beaucoup d’enfants sont victimes de maltraitance au sein de leur famille. La législation nationale est très floue : elle interdit les châtiments corporels, sauf en cas de « corrections disciplinaires ». En outre, de nombreuses jeunes filles sont sexuellement abusées au sein même de leur foyer. Si elles tombent enceintes, elles sont contraintes de garder le bébé.
Par ailleurs, bien qu’ils soient strictement interdits, les traitements inhumains et dégradants sont également encore pratiqués. Ils sont notamment fréquents au sein des services de police, et ne font dans ces cas, pratiquement jamais l’objet d’enquêtes ni de poursuites.
Plus de 40 % des jeunes filles sont mariées alors qu’elles sont encore mineures. L’âge minimum du mariage est de 14 ans pour les filles et 15 ans pour les garçons, avec le consentement des parents. Mariées précocement, les jeunes filles sont limitées dans leurs interactions sociales, car elles ont abandonné leur scolarité. De plus, elles risquent une grossesse précoce, qui peut s’avérer dangereuse pour leur santé et celle de leur enfant.
Au Nicaragua, on dénombre environ un demi million d’enfants non scolarisés. Ce chiffre a certes connu une baisse considérable ces dernières années, due notamment à la suppression des frais de scolarité; néanmoins, il demeure inquiétant. Le taux d’abandons reste également très élevé (la moitié des adolescents ne sont pas scolarisés).
Par ailleurs, les structures, ainsi que les programmes scolaires sont désuets et nécessitent de profonds réaménagements. Le personnel éducatif n’est pas non plus toujours convenable, notamment au regard du nombre de cas de violence dans les établissements scolaires.
On dénombre au Nicaragua des milliers d’enfants issus de peuples autochtones ou d’ascendance africaine. Ces enfants sont victimes d’actes discriminatoires aussi bien de la part de la population, que de la part des services publics. Ils se heurtent alors à bon nombre d’obstacles pour jouir de leurs droits les plus fondamentaux.
En outre, ils rencontrent des difficultés à faire valoir leur droit à l’identité. Les naissances au sein de ces peuples ne sont donc pas toujours officiellement déclarées, entraînant de multiples problèmes pour les enfants. De même, le respect de leurs droits de pratiquer leur coutume et d’avoir leur propre culture laisse grandement à désirer.