Salvador : Coût de la protection sociale aux dépens des droits de l’enfant

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Au Salvador, près de 3 000 enfants ont été arrêtés et 1 000 ont été reconnus coupables d’infractions liées à leur appartenance à un gang, dans le cadre de la « guerre contre les gangs » menée par le président Nayib Bukele. Toutefois, ce succès a eu un coût élevé en ce qui concerne les droits de l’enfant. Les enfants placés dans des centres de détention pour mineurs ont dit avoir subi des tortures, avoir vécu dans des conditions inhumaines et insalubres, avoir manqué de nourriture, été privés de soins de santé et n’avoir pas eu de contacts avec leur famille.

Hausse de la violence au Salvador  

Les arrestations ont commencé en mars 2022, quand le président Nayib Burelé a annoncé l’instauration d’un état d’exception et d’une série de mesures « mano dura » (« main de fer ») destinées à lutter contre la violence des gangs dans ce qui était alors la capitale mondiale du meurtre  (The New Humanitarian, 2024). Le Salvador a enregistré des  taux d’homicides  élevés  et en 2015, il était considéré comme le pays le plus violent au monde en 2015 (Pinnow , 2024).  

Depuis les années 1990, deux gangs – Barrio 18 et MS13 – dictent leur loi au Salvador. En 2015, ils comptaient 60 000 membres dans un pays de 6 millions d’habitants.  La plupart des entreprises étaient victimes d’extorsion  et le taux d’homicide annuel était de 103 pour 100 000 habitants (Graham, 2024).

Pendant  des années, les Salvadoriens n’ont pas pu mener une vie normale à cause non seulement des extorsions orchestrées par les gangs, mais également  des guerres de gangs incessantes. IIs étaient obligés de payer pour faire fonctionner  leurs entreprises, ne pouvaient pas se promener d’un quartier à un autre sans courir le risque d’être abattus, et les enfants se retrouvaient pris dans des tirs croisés des gangs pendant leur trajets vers l’école ou en jouant dans les rues (Pinnow, 2024). 

Retour à la sécurité

Le président  Bukele  s’est attaqué à la crise en guerre contre les gangs, en  décrétant un état d’exception permanent  quelques heures seulement après que le célèbre gang MS-13  a assassiné  87 personnes durant un week-end en mars 2022. Cet événement a rompu  l’accord de trêve conclu secrètement par son gouvernement l’année précédente (Pinnow, 2024). Initialement prévu pour durer seulement 30 jours, l’état d’urgence a depuis été prolongé 20 fois à la surprise générale, ce qui a conduit à une guerre qui a duré plus de deux ans menée contre les communautés vulnérables (Harikrishna, 2024). 

 Le fait que Bukele ait mis en prison plus de 1 % de la population a transformé l’un des pays les plus violents d’Amérique latine en l’un des plus sûrs : selon les données officielles, en 2023, le taux d’homicide était retombé à 2,4 pour 100 000 habitants (Graham, 2024). En 2023, le taux d’homicide avait chuté de 70 % et le pays a désormais le taux d’homicide le plus bas d’Amérique latine et est devenu un modèle pour les autres pays de la région (Pinnow, 2024).

Les enfants, principales victimes des politiques en matière de sécurité 

Les militants des droits de l’homme n’hésitent pas à souligner qu’il a fallu payer le prix fort pour obtenir ce succès : plus de 76 000 personnes ont été arrêtées, dont un grand nombre dans le cadre de ce que les témoins ont décrit comme des opérations de ratissage sans distinction (The New Humanitarian, 2024).

Face aux craintes de vivre une dérive autoritaire et compte tenu des nombreux rapports faisant état de violations en matière de respect des droits de l’homme, certains critiques affirment que cette répression des gangs a eu pour effet de détourner l’attention du gouvernement quant aux questions humanitaires, et signalent que ce sont les plus vulnérables qui paient le prix fort pour la sécurité du pays, notamment les enfants (Pinnow, 2024).  

Depuis mars 2022, la police et l’armée ont procédé à l’arrestation de  2 900 des enfants. La situation est alarmante. Un nouveau rapport fait état de plusieurs cas de violations des droits des enfants détenus, dont des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, notamment des conditions de détention inhumaines et insalubres,  ainsi qu’un manque de nourriture, de services de santé, et de contacts avec leurs familles (Maier, 2024). 

Pratiques et violations en matière de détention 

Parmi les enfants arrêtés lors de la répression, plusieurs n’ont aucun lien manifeste avec des gangs ou des activités criminelles (Graham, 2024). Plus de 1 000 enfants appréhendés ont été condamnés à  des peines allant de 10 à 20 ans de prison, souvent sur la base de chefs d’accusation vagues du type « association illégale » – dont la définition est extrêmement large – et sur la base de déclarations non corroborées par la police et entachées de contradictions (Maier, 2024). 

En outre , les autorités ont contraint des enfants à faire de faux aveux à travers une combinaison d’accords de plaidoyer injustes  et parfois des mauvais traitements ou des actes de torture (Maier, 2024). L’un des  enfants a raconté que les autorités l’avaient interrogé sur son éventuelle appartenance à des gangs, avant de le placer  dans une cellule. Les juges et procureurs maintenaient systématiquement les enfants en détention provisoire, prolongée, une pratique qui, compte tenu des conditions déplorables des centres de détention  pour mineurs, exposaient  les enfants à des risques accrus d’abus (HRW, 2024). 

Dans presque tous les cas documentés par Human Rights Watch (HRW), les enfants placés en détention ont été privés de visites familiales durant des semaines ou des mois (Maier, 2024).  Certains d’entre eux se sont également vu refuser le droit à un avocat (Maier, 2024). 

Le recours à plusieurs formes de violence 

Human Rights Watch (HRW) ont documenté 22 cas d’enfants battus et victimes de maltraitance physique  par les forces de sécurité pendant et après leur arrestation, dans des postes de police, des refuges , et des centres de détentions, notamment El Espino, Freedom Path, Tonacatepeque, et Female. Des policiers ou des soldats leur donnaient des coups de pied et les frappaient à coups de matraque et de ceinturon.  Les autorités ont souvent utilisé un langage offensant – et ont parfois proféré des menaces de mort – lorsqu’elles leur infligeaient des violences physiques. 

Treize enfants ont déclaré que des agents de sécurité leur avaient refusé des couvertures ou des matelas, et ils avaient dû dormir par terre pendant plusieurs jours, voire plusieurs  semaines. Dans deux de ces cas, les enfants avaient été  privés de sommeil. Les punitions consistaient  également à confisquer  leurs matelas et vêtements, à réduire le  nombre de repas qu’ils recevaient, à pulvériser du gaz poivré dans leurs cellules, et à leur faire porter les mêmes  vêtements pendant plusieurs jours  avant de pouvoir les laver (HRW 2024). 

Plusieurs enfants ont souffert de violences de la part d’autres détenus, notamment des coups et, dans deux de ces cas, c’était des violences sexuelles, et les gardiens n’ont rien fait ou presque pour les protéger. Certains ont déclaré que les cellules étaient en pratique contrôlées par des membres de gangs qui se faisaient appeler « chefs de cellule ». 

Ceux-ci supervisaient des tâches telles que le nettoyage et la distribution de nourriture, en recourant souvent à la violence pour faire respecter leurs règles. Dans certains cas, ils soumettaient les détenus à des interrogatoires sur leur appartenance à un gang (HRW, 2024). 

Le manque d’accès à une nourriture correcte et à des soins médicaux appropriés

Les enfants et leurs proches interrogés ont décrit les conditions de détention comme peu satisfaisantes : cellules souvent surpeuplées et insalubres, un manque de nourriture saine, intolérable manque ou refus d’accès aux médicaments, aux soins médicaux adéquats et à l’éducation. Un tel environnement est dangereux pour les enfants placés en détention, non seulement sur le plan physique mais aussi psychologique, car il porte atteinte à leur dignité et entrave tout effort significatif en vue de leur réinsertion dans la société (HRW, 2024). 

« J’ai passé sept jours dans une cellule sale et surpeuplée, où « l’eau rejaillissait » des toilettes cassées jusque dans le dortoir où dormaient les enfants, et où certains d’entre eux n’avaient pas de matelas.  La nourriture, dit-elle, était « amère. »  

– Une jeune fille de 17 ans du Salvador (HRW, 2024)

Le professionnels de santé ont recensé des maladies et des affections telles que la tuberculose, des infections fongiques et la gale, la malnutrition sévère, des problèmes digestifs, incluant des diarrhées. Selon eux, les enfants ne recevaient pas souvent de traitement, et les gardiens ne donnaient pas de médicaments pour les maladies chroniques, par exemple, des inhalateurs pour l’asthme (HRW 2024).

Les filles ont également souffert de violences sexuelles, perpétrées par les gardes et les autres détenus. Le professionnel de santé interviewé a rapporté avoir traité plusieurs des infections vaginales, qui, selon lui, seraient la conséquence de ces abus (HRW, 2024).  

Surpopulation et détention en ce qui concerne les adultes

Bien que les conditions dans les centres de détention pour mineurs du Salvador soient mauvaises depuis longtemps, l’approche de plus en plus répressive à l’égard des enfants a conduit à un surpeuplement temporaire des refuges, où les enfants sont placés en attendant leur procès, et dans  les centres de détention pour mineurs.

En octobre 2021, la capacité officielle combinée de quatre des centres de détention pour mineurs au Salvador était de 500 places, El Espino pouvant accueillir 100 enfants, Freedom Path et Tonacatepeque pouvant chacun accueillir 150 enfants, et Female pouvant également accueillir 100 enfants. 

Néanmoins, en septembre 2022, 1 730 enfants et adolescents étaient  détenus dans ces centres, selon les autorités. El Espino accueillait 381 jeunes, Freedom Path 701, Tonacatepeque 322, et Female 326, ce qui signifie que les centres étaient au 381 %, 467 %, 214 %, et 326 % de leur capacité, respectivement (HRW, 2024). 

Dans certains cas, les enfants étaient placés en détention avec des adultes durant les premiers jours suivant  leur arrestation, avant d’être transférés dans des centres pour mineurs surpeuplés  qui les auteurs décrivent comme  « des environnements dangereux et déshumanisants qui ne donnent pas la priorité au bien-être et à la réinsertion des enfants » (Graham, 2024).

La pauvreté et la victimisation double en ce qui concerne les enfants

Plusieurs des enfants placés en détention durant l’état d’urgence  vivaient dans des quartiers défavorisés, où la violence était omniprésente. La pauvreté, endémique, l’exclusion sociale, et le manque d’opportunités sur le plan de l’éducation et de la formation professionnelle ont laissé beaucoup de jeunes sans perspectives viables, permettant aux gangs de les exploiter et aux forces de sécurité les stigmatiser comme des criminels et de les harceler (HRW, 2024). 

Les enfants sont doublement victimes dans cette situation. Premièrement, les enfants arrêtés viennent souvent communautés dangereuses et économiquement défavorisés, ou l’accès limité à l’éducation et aux opportunités d’emploi  les rend plus vulnérables au recrutement par les gangs (The New Humanitarian, 2024). Deuxièmement, les forces de sécurité les stigmatisent comme des criminels, les détiennent, et les maltraitent (Maier, 2024). 

Pour renforcer cette dynamique, HRW a rapporté des informations selon lesquelles  le ministère de l’éducation  demandait  aux enseignants de signaler les élèves ayant des « comportements antisociaux», en utilisant un formulaire spécifique. Cette pratique soulève de graves inquiétudes  quant aux droits et à la vie privée des élèves, surtout si l’on considère que la plupart d’entre eux sont des enfants.  

Contraindre les éducateurs à dénoncer leurs élèves soupçonnés d’appartenir à des gangs sape mine la confiance entre les enseignants et les élèves, et transforme  les écoles en un environnement de surveillance et de suspicion plutôt qu’en un espace sûr pour l’apprentissage et le développement. En outre, l’étiquetage des élèves sur la base du critère subjectif du « comportement antisocial » peut conduire à la stigmatisation, et à la discrimination, et à d’éventuels  abus  de la part des autorités (HRS, 2024). 

Les conséquences de la détention des enfants sur le long terme 

Les conséquences de la détention des enfants privés de la liberté dans tels contextes peuvent être profonde et durables. La détention bouleverse considérablement l’éducation des enfants, provoquant  souvent des absences prolongées à l’école qui peuvent conduire à des échecs scolaires  et augmenter le risque de décrochage  scolaire.  En outre, la stigmatisation associée à la détention entrave la réinsertion sociale, porte atteinte aux relations personnelles, et rend difficile l’intégration au sein de la communauté (HRW, 2024).  

« Une fois que vous avez été placé en détention, vous êtes déjà considéré comme une mauvaise personne. Parce que vous avez été incarcéré, vous êtes perçu comme quelqu’un de mauvais. Les voisins et la police vous regardent avec suspicion. La police vient voir où vous travaillez et leur demande ce que vous faites. Si vous êtes chez vous, ils viennent vous harceler. J’ai peur qu’ils m’arrêtent à nouveau. »  

– Un élève salvadorien de 15 ans au moment de sa détention (HRW, 2024)

Les enfants en détention risquent de souffrir des problèmes de santé mentale comme la déprime, l’anxiété, et les troubles de stress post-traumatique (TSPT), qui se manifestent par des symptômes comme l’insomnie et les cauchemars. L’expérience carcérale pourrait endommager leurs capacités cognitives et leur développement physique sur le long terme (HRW, 2024). 

La détention est  expérience extrêmement traumatisante pour les enfants, car elle implique un manque de contrôle, la séparation forcée d’avec le monde extérieur, un détachement de leur communauté, culture, et religion, et l’incapacité de vivre une vie normale, pleine de sens, et en toute sécurité. Plus les enfants sont détenus longtemps, plus ils risquent d’être exposés à des événements traumatisants et d’éprouver des sentiments d’isolement, de détachement et de perte de confiance, car la recherche a montré un lien évident entre la durée de la détention et la gravité des problèmes psychosociaux et de développement auxquels les enfants sont confrontés (HRW, 2024). 

Mesures recommandées 

En tant qu’État Partie à la Convention des Droits de l’Enfant le Salvador est tenu de protéger les droits des enfants, notamment en veillant à ce que les mesures prises tiennent compte en premier lieu de leur intérêt supérieur, à ce qu’ils ne soient pas arbitrairement privés de liberté et à ce qu’ils soient traités dans le respect de leur âge, de leur dignité et de leur valeur dans le cadre de toutes les procédures judiciaires (HRW, 2024). 

Le Gouvernement 

Le gouvernement doit mettre en place un mécanisme ad-hoc pour examiner les cas des personnes détenues pendant l’état d’urgence. Ce mécanisme devrait donner la priorité à l’examen des cas des enfants et des autres détenus vulnérables, avec pour objectif de libérer immédiatement toutes les personnes détenues sans preuve sans preuve. 

Il est essentiel que la détention ne soit utilisée qu’en dernier recours pour les enfants, et pour la durée la plus courte possible. Quand la détention est inévitable, elle doit se faire dans centres sécurisés s, respectueuses de la dignité humaine  et propices à la réinsertion des enfants dans la société (HRW, 2024).

Le gouvernement devrait également élaborer une stratégie de sécurité globale qui protège les enfants de la violence et du recrutement par les gangs,, en mettant en œuvre des initiatives de prévention de la violence, des programmes de réhabilitation pour les enfants recrutés, ainsi que des mesures de soutien pour la réinsertion des enfants qui auront enfreint la loi. (HRW, 2024).

Les institutions nationales 

Le Conseil national de la petite enfance, des enfants, et des adolescents (Consejo Nacional de la Primera Infancia Niñez y Adolescencia, CONPINA), qui supervise la protection des droits des enfants, devrait s’assurer que les enfants en détention aient l’accès à l’éducation, aux soins médicaux et que les centres de détention pour mineurs respectent les normes internationales en matière de droits de l’homme. Il est également nécessaire d’établir un système autonome de plaintes concernant ces centres de détention pour mineurs (HRW, 2024). 

La communauté internationale 

Il est important que la Communauté internationale intervienne afin d’empêcher de nouvelles violations des droits de l’homme au Salvador. Les gouvernements des États-Unis, de l’Amérique latine, et des États membres de l’Union européenne doivent  concentrer leur attention sur la situation au Salvador, notamment au sein du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies.

Les gouvernements étrangers et les institutions financières internationales devraient s’abstenir d’apporter leur soutien aux institutions gouvernementales accusées sur la base d’informations fiables d’être impliquées dans des cas d’abus, et devraient plutôt accorder leur aide aux médias indépendants et la société civile (HRW, 2024). 

La société civile 

La communauté internationale devrait promouvoir des politiques de sécurité efficaces, respectueuses des droits humains, afin que les habitants du Salvador, ainsi que ceux de l’Amérique latine, ne se soient pas contraints de choisir entre vivre sous le contrôle des gangs ou subir une répression intense de la part de l’État. Elle devrait soutenir en priorité les droits des enfants qui, qu’ils soient aux mains des gangs ou des forces de sécurité, sont ceux susceptibles de souffrir le plus (HRW, 2024). 

Humanium a pour mission de défendre les droits de l’enfant au Salvador. À travers cette nouvelle section,  nous sensibilisons sur l’état des droits des enfants dans le monde entier et mettons en lumière les défis empêchent les enfants d’exercer leur droits. Si vous souhaitez soutenir notre travail, nous vous invitons à faire un donà  devenir volontaire ou de rejoindre notre organisation en tant que membre.

Écrit par Arianna Braga

Traduit par Kimberly Hoàng

Relu par Vianney Placide Oyono

Référence :

Graham, T. (2024). Thousands of children swept up in El Salvador mass arrests, rights body says. Retrieved from The Guardian at https://www.theguardian.com/global-development/article/2024/jul/16/el-salvador-children-detentions-human-rights-watch, accessed on 6 October 2024. 

Harikrishna, S. (2024). Human Rights Violations against Children under El Salvador’s “State of Emergency”. Retrieved from Human Rights Research Centre at https://www.humanrightsresearch.org/post/human-rights-violations-against-children-under-el-salvador-s-state-of-emergency, accessed on 6 October 2024. 

HRW (2024). El Salvador: Rights Violations Against Children in ‘State of Emergency’. Retrieved from Human Rights Watch – HRW at https://www.hrw.org/news/2024/07/16/el-salvador-rights-violations-against-children-state-emergency, accessed on 6 October 2024. 

Maier, L.M. (2024). Daily Brief, Detained Children Tortured in El Salvador. Retrieved from Human Rights Watch at https://www.hrw.org/the-day-in-human-rights/2024/08/14  accessed on 6 October 2024. 

Pinnow, F. (2024). In El Salvador, peaceful streets carry hidden costs. Retrieved from The New Humanitarian at https://www.thenewhumanitarian.org/photo-feature/2024/03/13/el-salvador-peaceful-streets-carry-hidden-costs, accessed on 6 October 2024. 

The New Humanitarian (2024). Salvadoran minors pay price of gang crackdown. Retrieved from The New Humanitarian at https://www.thenewhumanitarian.org/news/2024/07/16/salvadoran-minors-pay-price-gang-crackdown, accessed on 6 October 2024.